Comment interpréter le plan arabe pour Gaza

Les États arabes paraissent vouloir assumer la responsabilité de la question palestinienne non seulement parce que leurs projets pour l’avenir de la région sont en jeu, mais aussi parce que la stabilité même des régimes arabes est en jeu. Mais le plan arabe est-il bon pour les Palestiniens ?
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Le sommet tant attendu de la Ligue des États arabes a finalement eu lieu au Caire mardi dernier, un mois après les déclarations de Trump disant Gaza deviendrait une « Riviera du Moyen-Orient » – « propriété » des États-Unis et vidée par la force de sa population.
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Le sommet a eu lieu après le rejet du plan américain par plusieurs pays arabes, dont la Jordanie et l’Égypte, que Trump avait identifiés comme des destinations permanentes pour la population de Gaza.
En prévision du sommet, l’Égypte a annoncé à la mi-février un plan de reconstruction de Gaza sans déplacement de population, comme alternative au plan de Trump. Ce plan a été adopté, comme prévu, par le sommet arabe mardi dernier.
Le plan arabe pour la reconstruction de Gaza, expliqué
Le plan prévoit la reconstruction de Gaza en quatre ans, avec des logements modernes, des infrastructures et un réseau de transport. Sa mise en œuvre coûterait 53 milliards de dollars.
Le plan comprend également une projection de l’administration politique de Gaza après la guerre, réaffirmant le lien entre la bande de Gaza et la Cisjordanie et la plaçant dans le cadre d’une solution à deux États.
Le plan prévoit la création d’une commission indépendante pour gérer Gaza pendant la phase de reconstruction, une période de transition destinée à réunir Gaza et la Cisjordanie sous la conduite de l’Autorité palestinienne (AP).
Le plan n’est plus seulement égyptien et constitue désormais la proposition arabe unifiée pour l’avenir de Gaza, censée contrer directement la vision dystopique et criminelle de Trump.
Le gouvernement israélien a rejeté catégoriquement le plan, déclarant dans un communiqué que le sommet arabe n’avait pas tenu compte de ce qu’il a appelé les « faits nouveaux » survenus après le 7 octobre 2023.
Israël a également objecté que le plan arabe ne mentionnait ni ne condamnait les attaques du 7 octobre et continuait de s’appuyer sur l’Autorité palestinienne et l’Office de secours et de travaux des Nations unies (UNRWA) dans la phase de reconstruction.
Alors que la Maison Blanche a également rejeté le plan, l’AP et le Hamas l’ont accepté. Des divergences subsistent entre eux sur le sort de l’armements du Hamas et le maintien des Brigades Ezzedine al-Qassam en tant que groupe de résistance armée à Gaza sous l’administration de l’AP.
Il appartient désormais aux États arabes de convaincre l’administration Trump de soutenir leur plan et leur vision plus réaliste que l’expulsion massive de la population de Gaza.
Cela représente un intéressant défi pour les ambitions économiques de Trump au Moyen-Orient.
Les perspectives de normalisation des relations entre les pays arabes et Israël, les méga-investissements prévus dans la région impliquant des ressources naturelles (y compris les réserves de gaz naturel de Gaza) et l’intégration économique d’Israël avec les États du Golfe pour contrer l’expansion économique de la Chine sont en jeu.
SOURCE : Chronique de Palestine