Courrier qu’Elsa Faucillon et ses collègues du groupe communiste, ont adressé à Emmanuel Macron, ce 29 novembre, journée internationale de solidarité avec la Palestine.

jeudi 2 décembre 2021

Monsieur Emmanuel MACRON
Président de la République Française
55 Faubourg Saint-Honoré
75008 Paris

Monsieur le Président,
La politique coloniale de l’État d’Israël continue d’étendre son emprise sur la
Palestine dans une impunité totale.
Le rapport de Human Right Watch publié en 2021 démontre, en fondant son
argumentaire sur le droit international, que la politique gouvernementale israélienne relève d’une politique d’apartheid.
Face aux preuves qui ne cessent de s’accumuler, les députés communistes n’ont
d’autres choix que d’approuver tout à fait cette dénomination, qui date du vote de la loi « État Nation du Peuple Juif » de juillet 2018. Cette loi a contribué à créer différents niveaux hiérarchiques de citoyenneté en fonction de la religion, au sein de l’État d’Israël.
Cet apartheid est visible au quotidien à trois échelons différents.
Le premier est celui du maintien violent de la domination des Israéliens de confession juive sur les Israéliens non-juifs au sein de l’État d’Israël.
Le second est celui de la violence sans limites et impunie des colons israéliens dans les territoires occupés de Palestine en Cisjordanie. La colonie israélienne est l’un des lieux les plus violents et les plus injustes du monde, où la loi est uniquement celle du colon ; où l’arbitraire du colon est toujours excusé, voire encouragé par les autorités israéliennes ; où les Palestiniens n’ont aucun droit ; et où même les institutions internationales sont humiliées par des pouvoirs locaux totalement intouchables.
Enfin, le troisième échelon est évidemment celui de l’oppression systématique par Israël des Palestiniens au sein de leur propre État, duquel ils ne peuvent sortir sans être surveillés, fouillés, empêchés de circuler, où l’arbitraire des autorités israéliennes est là encore absolu.
Portée à l’occasion de la Présidence française de l’Union européenne, la fin du conflit israélo-palestinien serait un accélérateur de l’importance diplomatique de l’Union européenne, et permettrait de mettre un coup d’arrêt à l’aveuglement colonial et raciste d’Israël.
Premièrement, l’Union européenne et la France au premier chef doivent reconnaitre l’État de Palestine dans le cadre d’une solution à deux Etats. Comment négocier avec deux parties lorsque l’on ne reconnait que l’une des deux ?
Deuxièmement, la France doit alerter et sanctionner la dérive autoritaire de l’État d’Israël face aux citoyens et aux organisations qui travaillent à la paix avec les Palestiniens.
La classification de six associations palestiniennes de défense des droits humains comme « organisations terroristes » par l’État d’Israël est totalement inacceptable pour un État qui se prétend être une démocratie. D’autre part, le harcèlement permanent réservé aux militants propalestiniens, comme le Franco-Palestinien Salah Hamouri, ne doit pas rester sans réaction.
Troisièmement, chaque annonce de nouvelles constructions coloniales israéliennes ne doit plus s’accompagner de quelques lignes de mécontentement poli dans les chancelleries ; chaque annonce devrait systématiquement s’accompagner d’une sanction à la hauteur du préjudice que s’apprêtent à subir ces Palestiniens qui perdront tout. Nous rappelons, à cet égard, que l’Union européenne est parmi les tout premiers clients économiques d’Israël.
Quatrièmement, il faut que l’Union européenne encourage et soutienne le plus fortement possible la Cour Pénale Internationale à poursuivre son enquête ouverte en mars dernier sur les crimes présumés depuis 2014 dans les Territoires palestiniens. Le changement de procureur général à la tête de la Cour Pénale Internationale en juin dernier ne doit pas signifier la fin de cette enquête, et la France comme l’Union européenne doivent s’en assurer.
Enfin, la violation répétée du droit international par Israël devrait aussi entrainer la suspension de l’accord de participation d’Israël au programme de recherche et d’innovation « Horizon Europe ».
La Présidence française de l’Union européenne est une occasion pour l’Union de
devenir un espoir et de démontrer sa capacité à être une force internationale indépendante et puissante, défendant des valeurs qui lui sont propres.
Nous vous demandons, Monsieur le Président de la République, de faire en sorte de porter ces revendications en tant que chef d’État, mais également en tant que chef d’État présidant l’Union européenne.
En vous remerciant par avance de l’attention que vous porterez à notre courrier, nous vous prions de recevoir, Monsieur le Président, l’expression de notre considération distinguée.

GROUPE DE LA GAUCHE DEMOCRATE ET REPUBLICAINE
RE P U B L I Q U E F R A N Ç A I S E
LIBERTE –EGALITE -FRATERNITE
126 rue de l’Université 75 355 Paris cedex 07 SP – Tel : 01 40 63 60 92 –

André CHASSAIGNE Président du groupe GDR Député du Nord
Alain BRUNEEL Député du Puy-de-Dôme
Marie-George BUFFET Députée de Seine-Saint-Denis
Pierre DHARREVILLE Député des Bouches-du-Rhône
Jean-Paul DUFREGNE Député de l’Allier
Elsa FAUCILLON Députée des Hauts-de-Seine
Sébastien JUMEL Député de Seine-Maritime
Jean-Paul LECOQ Député de Seine-Maritime
Stéphane PEU Député de Seine-Saint-Denis
Fabien ROUSSEL Député du Nord
Hubert WULFRANC Député de Seine-Maritime



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