Des crimes d’atrocité sont probablement commis à Gaza, selon l’ONU

mardi 8 avril 2025

Après la découverte macabre des corps de 15 secouristes tués par l’armée israélienne à Gaza, le chef des droits de l’homme de l’ONU a jugé élevée, jeudi, la probabilité que des crimes d’atrocité soient actuellement commis dans l’enclave, où 1.200 Palestiniens ont trouvé la mort en l’espace d’un mois.

Pour lire la suite de l’article : https://news.un.org/fr/story/2025/0...

Volker Türk est allé droit au but. « C’est avec douleur que je prends la parole devant ce Conseil une fois de plus pour évoquer la souffrance catastrophique du peuple de Gaza, » a-t-il dit, à l’entame d’une réunion du Conseil de sécurité de l’ONU sur la situation au Moyen-Orient.

La brève accalmie offerte par le cessez-le-feu entré en vigueur le 19 janvier est désormais réduite à néant. Depuis la reprise des raids aériens et opérations terrestres de l’armée israélienne dans l’enclave, début mars, cette dernière a tué plus de 1.200 Palestiniens, dont au moins 320 enfants, selon le ministère de la santé de Gaza. Les violences, a souligné Türk, se sont poursuivies même le 30 mars, durant la fête de l’Aïd-el-Fitr, le jour sacré de rupture du jeûne marquant la fin du mois de ramadan.

La faim s’installe

M. Türk a condamné les attaques contre les infrastructures essentielles—« des immeubles résidentiels, des tentes, des hôpitaux et des écoles, y compris des lieux où les Palestiniens ont été sommés de se déplacer ».

La situation à Gaza est devenue critique, bien au-delà du bilan immédiat des frappes aériennes. Un blocus total imposé par Israël sur la nourriture, l’eau et les fournitures médicales conduit à nouveau l’enclave au bord de l’effondrement. Le Programme alimentaire mondial (PAM) a été contraint de fermer ses 25 boulangeries le 1er avril, privant d’innombrables familles de pain. « Les tensions communautaires liées aux pénuries alimentaires sont palpables, » a averti M. Türk, pointant des rapports de violences et d’émeutes à mesure que la faim s’installe.

15 secouristes dans une fosse commune

Le haut responsable s’est également dit consterné par les meurtres de 15 travailleurs humanitaires par l’armée israélienne dans les environs de Rafah, au sud de Gaza. Cet incident suscite selon lui de nouvelles inquiétudes quant au fait que l’armée israélienne serait responsable de crimes de guerre. « Il doit y avoir une enquête indépendante, rapide et approfondie sur ces meurtres, et les auteurs de toute violation du droit international doivent être tenus pour responsables, » a affirmé M. Türk.

Venu témoigner au Conseil sur l’incident, le Dr Younes al-Khatib, président du Croissant-Rouge palestinien, pour lequel travaillait huit des 15 victimes, a évoqué la découverte des corps, dimanche, ensevelis dans une fosse commune, après avoir essuyé des tirs de l’armée israélienne alors qu’ils tentaient de secourir des civils blessés dans les environs à Rafah.

« Certains étaient encore vivants... »

« Nous avons documenté les tirs intenses que le centre de dispatch a pu entendre alors que l’équipement VHF était allumé, » a révélé M. al-Khatib. Un membre de l’équipe, Assad al-Nasasra, a signalé qu’ils étaient pris pour cible. Puis, de manière glaçante, le centre de dispatch a intercepté une conversation en hébreu entre les forces israéliennes et les secouristes piégés. « Cela signifie que certains étaient encore vivants lorsqu’ils étaient sous le contrôle des forces israéliennes, » a-t-il affirmé.

M. Al-Nasasra est le seul membre de l’équipe dont la dépouille n’a pas été retrouvée. Il reste à ce jour porté disparu.

SOURCE : Organisation des Nations unies


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