Gaza : Benyamin Netanyahou et Donald Trump relancent le massacre, quitte à « enflammer la région »
L’armée israélienne a repris les bombardement sur la bande de Gaza, dans la nuit du lundi 17 au mardi 18 mars, causant plus de 400 morts, dont « en majorité des enfants et des femmes palestiniens », annonce le ministère de la Santé du Hamas. Validée par le gouvernement de Donald Trump, cette attaque enterre le cessez-le-feu mis en place en janvier dernier, alors que les négociations pour lancer la seconde phase restaient bloquées.
Le premier ministre israélien Benyamin Netanyahou et le président américain Donald Trump à la Maison Blanche, le 4 février 2025. © Shawn Thew/Pool/ABACAPRESS.COM
Les justifications n’ont pas évolué. Fidèles à l’euphémisation de leur stratégie, les forces armées israéliennes parlent, dans un communiqué, de « mesures fortes », de « frappes étendues sur des objectifs terroristes » et de sa volonté de « désormais agir contre le Hamas avec une force militaire croissante ».
C’est pourtant une attaque d’une violence sans précédent depuis le lancement d’un fragile cessez-le-feu, le 19 janvier dernier, qui a eu lieu dans la bande de Gaza, dans la nuit du lundi 17 au mardi 18 mars. Sur place, le ministère de la Santé du Hamas a annoncé un bilan de plus de 400 morts, « en majorité des enfants et des femmes palestiniens ». Loin de vouloir s’arrêter, l’armée israélienne « continuent de mener des frappes » dans la bande de Gaza « en ce moment », a-t-elle annoncé mardi 18 mars, peu avant 13 heures (heure de Paris) dans un communiqué sur la messagerie Telegram.
Benyamin Netanyahou « torpille » la trêve
Des centaines de civils ont aussi été blessés, dont des dizaines dans un état critique. Les bombes sont tombées dans plusieurs localités de l’enclave palestinienne : le nord de la bande, la ville de Gaza, Deir Al-Balah, Khan Younès et Rafah, qui borde l’Égypte au sud. Le chef du gouvernement du Hamas dans la bande de Gaza, Essam al-Dalis, a été tué par les bombardements, a annoncé le mouvement.
Il fait partie d’une liste de quatre « dirigeants du gouvernement » de Gaza dont les noms ont été diffusés dans un « communiqué de condoléances ». Ce dernier comprend également le ministre adjoint de l’Intérieur, le général Mahmoud Abou Watfa, et le directeur général des services de sécurité intérieure, le général Bahjat Abou Sultan.
Le gouvernement dirigé par Benyamin Netanyahou « torpille » ainsi la trêve, accuse le Hamas dans un communiqué. « (Il) a décidé de reprendre la guerre d’extermination dans laquelle il voit une bouée de sauvetage pour les crises internes, a fustigé l’organisation islamiste. La décision de Netanyahou de reprendre la guerre est un choix de sacrifier les prisonniers et une condamnation à mort à leur encontre. »
« La plus grande peur des familles, des otages et des citoyens est devenue réalité : le gouvernement israélien a décidé d’abandonner les otages », a confirmé le Forum israélien des familles d’otages dans un communiqué, mardi 18 mars. « L’affirmation selon laquelle la guerre est reprise pour la libération des otages est une tromperie totale – la pression militaire met en danger les otages et les soldats, regrette le Forum. Nous devons revenir au cessez-le-feu. »
Tel-Aviv a, de son côté, déclaré qu’elle était prête à poursuivre ses attaques contre Gaza aussi longtemps que nécessaire et qu’elle étendrait la campagne au-delà des bombardements. Dans un message posté sur X, mardi 18 mars, le porte-parole arabophone de l’armée israélienne, Avichay Adraee, a lancé un avertissement aux habitants de Beit Hanoun, de Khouzaa, d’Abasan Al-Kabira et d’Al-Jadida : « Pour votre propre sécurité, vous devez évacuer immédiatement vers les abris connus de l’ouest de la ville de Gaza et dans ceux de Khan Younès. »
« Tous ceux qui cherchent à terroriser Israël mais aussi les États-Unis »
L’attaque d’Israël sur Gaza a été validée par la Maison Blanche, comme l’a confirmé sa porte-parole, Karoline Leavitt, à Fox News. « L’administration Trump et la Maison Blanche ont été consultées par les Israéliens sur leurs attaques contre Gaza ce soir et comme le président Trump l’a clairement indiqué au Hamas, aux Houthis, à l’Iran – tous ceux qui cherchent à terroriser non seulement Israël mais aussi les États-Unis d’Amérique verront un prix à payer », a-t-elle lancé.
Les États-Unis ont, de fait, lancé des bombardements sur le Yémen – l’un des pays les plus pauvres au monde, victime d’une crise humanitaire, et dont près de 19,5 millions d’habitants sont en danger, selon l’ONU -, dans la nuit du samedi 15 au dimanche 16 mars, comme lundi. Ces derniers ont causé la mort d’au moins 53 personnes, « dont cinq enfants » et environ 98 blessés, selon les estimations diffusées lundi 17 mars par Anis Al-Asbahi, le porte-parole du ministère de la santé dirigé par les Houthis, sur X.
« Nous rendons service au monde en nous débarrassant de ces types et de leur capacité à attaquer le transport maritime mondial », a par la suite annoncé le secrétaire d’État, Marco Rubio. Washington justifie ainsi l’escalade de violence dans la région par sa volonté d’en finir avec les rebelles houthis présents au Yémen – qui ont répliqué en attaquant par trois fois le porte-avions USS-Harry-Truman, stationné dans la mer Rouge.
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Source : L’HUMANITE

