"Israël est un État colonial qui instrumentalise la démocratie"
Nitzan Perelman est née et a vécu en Israël jusqu’à ses 18 ans. Elle est actuellement doctorante en sociologie politique à l’université Paris Cité et s’impose progressivement en France comme l’une des principales spécialistes d’Israël et de sa société.
Qu’est-ce qui vous paraît le plus important à retenir de la dernière élection en Israël ?
N. P. : Ma grand-mère, qui a toujours vote pour le Parti travailliste, ne cesse depuis que j’ai quitté Israël de réclamer mon retour. Elle est ce genre d’Israélienne très sioniste, attachée aux libertés démocratiques, électrice du centre-gauche afin de se considérer comme modérée. Lorsque je l’ai appelé après l’élection, elle m’a dit : « Nitzan, je ne te laisserai jamais revenir vivre ici. » Evidemment, ça n’a aucun rapport avec le fait que la situation des Palestiniens va empirer. Les Juifs qui votent au centre ou pour la gauche sioniste commencent, peu à peu, à saisir la situation d’apartheid avec des libertés restreintes, plus seulement contre les Palestiniens, mais aussi désormais a l’encontre des Juifs progressistes, des libéraux, des personnes LGBT ou des femmes.
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