La France condamne la déportation par Israël de l’avocat hiérosolymite palestinien vers la France
La France a condamné la décision d’Israël de déporter dimanche matin l’avocat palestinien Salah Hammouri, qui détient la nationalité française, par ordre de la ministre de l’Intérieur Ayelet Shaked, à la suite d’un an d’efforts des autorités israéliennes pour révoquer son statut de résident.
‘Aujourd’hui, nous condamnons la décision illégale des autorités israéliennes de déporter Mr. Salah Hammouri vers la France’, dit la déclaration.
‘La France a pris toutes les mesures, y compris au plus haut niveau de l’État, pour s’assurer que les droits de Mr.Salah Hammouri soient respectés… et pour qu’il puisse mener une vie normale à Jérusalem, ville où il est né, où il vit et où ils souhaite demeurer.’
A son atterrissage à Paris, Hammouri a traité la politique israélienne de ‘nettoyage ethnique’.
‘Je n’ai pas peur, et je ne suis pas découragé’, a-t-il dit aux journalistes à l’aéroport. ‘[Ceci] ne nous détournera pas de la voie de la résistance à l’occupation.’
La condamnation de la France fait suite à une récente déclaration de Heba Morayef, Directeur Régional d’Amnesty International pour le Moyen Orient et l’Afrique du Nord, qui a dit qu’au cours des deux dernières décennies, Hammouri a fait l’objet d’un harcèlement sévère, de séparation d’avec sa famille, de surveillance et de menaces constantes de révocation de sa résidence.
‘Cette persécution doit maintenant prendre fin. Les autorités israéliennes doivent libérer Hammouri, publier son statut de résident et lui permettre de poursuivre sans crainte son travail de défenseur des droits de l’homme’, a dit Morayef.
Hammouri a été antérieurement déclaré coupable d’avoir planifié en 2005 une agression terroriste sur feu le Grand Rabbin séfarade Ovadia Yosef, et il a passé sept ans en prison. Il a été libéré dans un échange de prisonniers avec le soldat enlevé Gilad Shalit, avant d’être à nouveau arrêté en 2017 et de passer son temps dans et hors de prison administrative.
Il a également été avocat de la défense de quantité de prisonniers palestiniens et a travaillé dans l’ONG palestinienne de défense des droits de l’homme Addameer jusqu’à l‘année dernière. Cette organisation a été déclarée hors-la-loi après que le ministre de la Défense Benny Gantz l’ait traitée d’association terroriste en même temps que cinq autres ONG palestiniennes travaillant en Cisjordanie.
Shaked avait déjà proposé de révoquer la résidence d’Hammouri en octobre 2021, dans le sillage du ministre de l’Intérieur d’alors Arye Dery, qui avait essayé de déporter Hammouri en 2020. Cependant, en juillet, la Cour Suprême a ordonné qu’une nouvelle audience soit tenue concernant son statut de résident. Il fut ensuite décidé qu’Hammouri, qui jouit également de la citoyenneté française, serait déporté en France. Il était en détention administrative depuis mars.
Dans une lettre à Lea Tsemel, l’avocate qui représente Hammouri, Shaked a écrit que sa décision d’annuler le statut de résident permanent d’Hammouri était fondée sur ses « actions graves et dangereuses ».
Hammouri nie être membre du FPLP et déclare qu’il n’a pas pu voir des preuves contre lui. ‘Où qu’aille un Palestinien, il emporte avec lui ses principes et la cause de son peuple : sa terre natale attachée à lui quelque soit l’endroit où il se retrouve’, a dit Hammouri dans une déclaration.