Quel avenir pour la Palestine ? Le contexte géopolitique en 2021, par Xavier Godard.

jeudi 16 décembre 2021

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Afin de tenter de comprendre l’évolution des termes de la recherche de la paix en Palestine, un regard élargi sur le contexte géopolitique de la région semble une étape obligée, bien qu’elle soit douloureuse et inquiétante car on n’y voit guère de signaux en faveur d’une résolution du conflit.

Qu’on en juge, en admettant notre insuffisance d’information, nos simplifications et notre droit à l’erreur…

L’événement charnière est la signature en septembre 2020 des accords dits d’Abraham liant les USA, les Emirats Arabes Unis (EAU) et Bahreïn : la reconnaissance d’Israël par ces pays est obtenue par les USA contre un renforcement de l’aide américaine notamment militaire, livraison envisagée d’avions F35 aux EAU. Cela a été une victoire pour la diplomatie de Trump et Netanyahou avant que ces deux dirigeants soient remplacés. Cela signifie l’établissement de relations diplomatiques et le développement des échanges économiques et touristiques, mais on peut penser que la logique première est le renforcement de la coopération militaire, afin de contrer la menace iranienne.

Ces accords, qui entérinent une tendance préexistante de développement des échanges, étaient présentés comme une solution à la paix au Proche Orient, d’où ce titre trompeur se référant à Abraham, mais tous les observateurs ont bien compris qu’ils entérinaient l’abandon de la cause palestinienne par les pays arabes, et que cela n’apportait donc pas de paix véritable en Palestine. Jusqu’à cette date ces pays conditionnaient la reconnaissance d’Israël à l’existence d’un accord juste pour la Palestine (résumé par le slogan : “La terre contre la paix”).

L’Arabie Saoudite n’a pas été signataire de ces accords suite à l’opposition du roi alors que le prince héritier Mohammed Bin Sultan dit MBS y semblait favorable. Mais on sait que les liens tendent à se resserrer avec Israël, sans accord officiel, en raison de la crainte de leur ennemi commun qu’est l’Iran. Les monarchies du golfe se sentent menacées par l’Iran dont l’influence s’exerce au Yémen, à Bahreïn, en Syrie, en Irak, et évidemment au Liban à travers le Hezbollah. Quant à Israël et aux USA leurs politiques (convergentes avec Trump mais plus différenciées avec Biden) sont dictées par la crainte de voir l’Iran se doter de l’arme nucléaire.

Deux autres pays ont rejoint ce processus de reconnaissance d’Israël : le Maroc et le Soudan.

Dans le cas du Maroc le troc diplomatique est simple : la reconnaissance d’Israël est obtenue contre la reconnaissance américaine du droit du Maroc sur le Sahara occidental, évacuant les projets d’autonomie sahraouie. Il faut savoir que la revendication du Maroc sur ce territoire est l’objet d’un conflit avec les indépendantistes sahraouis (guerre entre 1975 et 1991, puis négociations sans résolution depuis une trentaine d’années), et est une des causes majeures de la tension avec l’Algérie voisine. Certains notent que ces accords confortent la réaction algérienne d’un rapprochement plus étroit avec Moscou, dans une tendance qui s’exprime aussi au Sahel pour le Mali.

Et pourtant les opinions publiques arabes traditionnellement sensibles à la cause palestinienne semblent très réticentes par rapport à ces accords, avec des taux d’approbation inférieurs à 10% dans la plupart des pays, à l’exception du Liban où ils seraient de l’ordre de 20%. (https://www.iemed.org/publication/acuerdos-de-abraham-perspectivas-regionales/?lang=fr)

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