Une victoire contre la criminalisation de tout soutien au peuple palestinien

jeudi 26 octobre 2023

Une victoire contre la criminalisation de tout soutien au peuple palestinien

Le tribunal administratif de Paris a suspendu vendredi 20 octobre l’arrêté d’expulsion visant Mariam Abou Daqqa, militante du Front populaire de libération de la Palestine (FPLP), arrivée légalement en France fin septembre pour y tenir des conférences, mais le ministère de l’Intérieur a indiqué à l’AFP que l’État ferait appel de cette décision.
« Le ministre de l’Intérieur a porté une atteinte grave et manifestement illégale à la liberté d’expression et à la liberté d’aller et venir  » de Mme Abou Daqqa, estime le juge des référés du tribunal administratif de Paris dans son ordonnance, dont l’AFP a eu connaissance.

La militante du FPLP, une organisation de gauche qualifiée de « terroriste  » par Israël et l’Union européenne, arrivée légalement en France fin septembre pour y tenir des conférences, s’était vu notifier lundi 16 octobre d’un arrêté d’expulsion rendu par le ministère de l’Intérieur.
Dans l’attente de cette expulsion, elle a été assignée à résidence dans les Bouches du-Rhône (sud-est), jusqu’à la fin novembre.
Elle a contesté cet arrêté vendredi matin 20 octobre devant le tribunal administratif dans le cadre d’un référé-liberté, une procédure d’urgence.
« Je suis extrêmement satisfaite de cette décision, qui constitue un camouflet pour le gouvernement qui a cherché à utiliser une mesure de police des étrangers pour contraindre une parole critique  », a réagi auprès de l’AFP son avocate, Julie Gonidec.
«  C’est une vraie victoire contre la criminalisation de tout soutien au peuple palestinien à laquelle nous assistons depuis quelques jours », a-t-elle ajouté. Lors de l’audience, l’avocate a rappelé qu’un visa avait été délivré en août par les services consulaires français de Jérusalem à sa cliente, « militante depuis des décennies » du FPLP, et que le ministère de l’Intérieur créait « une menace par un contexte et non par un comportement individuel  ».
« L’État va faire appel  » de cette décision, a indiqué à l’AFP le ministère de l’Intérieur, sans autre commentaire.
Mme Abou Daqqa n’a « pas appelé à soutenir le Hamas ni tenu de propos antisémites ni commis d’agissements de provocation publique à la discrimination, à la haine ou à la violence contre un groupe de personnes en raison de son appartenance à une ethnie, une nation, une race ou une religion », a estimé le tribunal administratif.
Son expulsion, ordonnée en urgence absolue, n’est « ni nécessaire, ni adaptée ni proportionnée à la nature des troubles à l’ordre public que sa présence est susceptible d’entraîner  », a-t-il ajouté dans sa décision.

Source  : UJFP


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