Vers un accord pour la libération de 34 otages du Hamas ? “On nous a déjà joué ce film”

vendredi 10 janvier 2025

Les échanges indirects entre Israël et le mouvement islamiste palestinien, qui ont repris au Qatar ces tout derniers jours, porteraient sur un deal a minima sur la libération de 34 des quelques 96 otages encore détenus dans l’enclave palestinienne. Mais les blocages persistent.

Des manifestants portant des pancartes à l’effigie d’otages aux mains du Hamas, à Gaza, depuis le 7 octobre 2023, lors d’une manifestation, le 4 janvier 2025, à Tel Aviv, en Israël

Le seul souhait des Israéliens pour 2025 devrait être la fin de la guerre” dans la bande de Gaza “et le retour des otages” détenus par le Hamas et ses alliés dans l’enclave palestinienne depuis les attaques sanglantes du 7 octobre 2023, écrivait le quotidien israélien Ha’Aretz le 31 décembre.

Après des mois de discussions infructueuses ponctuées d’espoir et de désillusion, Israël et le mouvement palestinien vont-ils enfin trouver un accord sur la libération des 96 captifs – dont plus d’un tiers aurait perdu la vie – encore détenus à Gaza ?

Ce qui est certain, c’est que de nouvelles négociations indirectes entre Israël et le mouvement palestinien ont repris le week-end du 4 et 5 janvier à Doha, au Qatar, qui, avec les États-Unis et l’Égypte, fait office de médiateur.

Une liste de 34 noms

D’après plusieurs sources concordantes, les pourparlers tournent autour de la libération de 34 otages – dont la chaîne saoudienne panarabe Al-Sharq la BBC britannique, notamment, ont publié la liste – que le Hamas serait disposé à relâcher lors de la “première phase d’un accord d’échange de prisonniers”, dans le cadre d’un éventuel accord.

Cette liste comprend “des soldats, des civils et des mineurs”, explique Al-Sharq. Plus précisément, “11 hommes âgés de 50 à 85 ans, 10 femmes et deux jeunes enfants dont le Hamas avait expliqué qu’ils avaient été tués par un raid israélien”, reprend la BBC. Sans préciser spécifiquement lesquels étaient vivants ou morts.

Ce document, souligne The Times of Israel, a été divulgué “au milieu d’informations selon lesquelles les négociateurs se rapprochaient de la conclusion d’un éventuel accord de libération d’otages et de cessez-le-feu”.

Il s’agirait d’un “accord partiel”, qui aurait pour avantage de “contourner les demandes du Hamas d’un retrait complet des forces israéliennes de l’enclave et d’un arrêt de la guerre”, écrit Ha’Aretz dans un deuxième article.

Que veut Nétanyahou ?

Mais comme l’écrit le célèbre journaliste Ben Caspit dans le quotidien Maariv, “on nous a déjà joué ce film”, celui des négociations qui connaissent une percée avant de voir l’espoir d’un accord se dégonfler. “Nous avons déjà été à ce stade, plusieurs fois. Et cela se termine toujours par la même déception.”

Pour nombre d’observateurs, la balle est une nouvelle fois dans le camp du Premier ministre israélien, Benyamin Nétanyahou.

Dans la presse palestinienne, on se fait peu d’illusions. Certes, le chef du gouvernement israélien sait que Donald Trump a déclaré en décembre que le Hamas paierait “un prix terrible” si les otages n’étaient pas libérés d’ici au 20 janvier, date de son investiture, et qu’il souhaitait que la guerre à Gaza se termine, souligne Al-Ayyam.

Mais “il ne faut pas être trop optimiste, car toutes les expériences précédentes dans le cadre des négociations ont conduit à un échec […] en raison des exigences du gouvernement Nétanyahou, qui cherche à poursuivre la guerre”, écrit Al-Quds, l’autre grand quotidien palestinien, dans son éditorial du jour.

Car le conflit dans l’enclave, qui a fait près de 46 000 morts, se poursuit “sans aucune pitié”, explique Al-Quds. “Ceux qui ne meurent pas à cause des bombardements et des tirs” israéliens “mourront de faim, de maladie ou de froid”, peut-on lire dans un autre article d’Al-Ayyam.

Le 4 janvier, les Brigades Al-Qassam, la branche armée du Hamas, ont diffusé une vidéo de la soldate israélienne de 19 ans Liri Albag, toujours otage à Gaza, dont les images ont beaucoup ému en Israël.

Elles ont poussé la mère de Romi Gonen, otage elle aussi à Gaza, à prendre la plume pour le journal Yediot Aharonot :

Ma Romi, que nous disent les yeux de Liri de ce que tu endures là-bas ? Que nous disent ses yeux de ce que subissent tous les otages  ?”
Cette vidéo illustre “la nécessité de parvenir à un accord” et montre “le risque de ne pas y parvenir" ce qui aurait pour conséquence de “rompre le fragile contrat social entre le gouvernement et les citoyens”, écrit The Jerusalem Post.

Source : Courrier international
https://www.courrierinternational.c...


Agenda

Array

<<

2025

 

<<

Janvier

 

Aujourd’hui

LuMaMeJeVeSaDi
  12345
6789101112
13141516171819
20212223242526
2728293031