Après un été sans répit pour les Palestiniens, les défis de la rentrée
Ce n’est pas une trêve qu’ont vécue les Palestiniens pendant les mois d’été, mais des agressions particulièrement graves de la part de l’État d’Israël.
C’est certainement Jérusalem qui a le plus attiré l’attention, puisque l’on a vu les forces israéliennes investir l’Esplanade des Mosquées le jour de l’Aïd Al-Adha, la plus grande fête musulmane : une provocation inédite qui a soulevé un tollé dans le monde arabe et qui montre l’influence grandissante des colons les plus extrémistes.
Toujours à Jérusalem, l’État d’Israël a détruit des immeubles palestiniens tout juste construits en zone A, en contradiction totale avec ce qui pourrait encore rester des accords d’Oslo. Le quartier d’Issawiya, connu pour sa résistance civile à l’occupation israélienne, est ciblé quotidiennement par des descentes des forces israéliennes et les expulsions d’habitants palestiniens, condamnés à détruire leur propre maison, se sont multipliées notamment dans le quartier de Silwan.
Toutes ces violations du droit ont été encouragées par le choix honteux de Anne Hidalgo pour la dénomination et l’inauguration d’une place de Jérusalem à Paris, et par la complicité affichée de 35 députés, parmi lesquels Aurore Bergé et Sylvain Maillard, lors de leur visite organisée en Israël, à Jérusalem et dans les Territoires occupés par le lobby israélien.
Dans le reste de la Cisjordanie, ce sont les provocations des colons, armés et de plus en plus agressifs, qui viennent s’ajouter aux exactions commises par l’armée israélienne, aux arrestations, aux tirs souvent meurtriers y compris sur des enfants. Le patrimoine culturel palestinien a été particulièrement ciblé, notamment le village de Sebastia.
Les camps de réfugiés vivent des situations dramatiques amplifiées par l’asphyxie de l’UNRWA.
A Gaza, qui vit un siège implacable depuis 13 ans, ce sont les fondements même de la société palestinienne, y compris l’éducation, qui sont maintenant en danger. Tous les vendredis, les tirs criminels des snipers israéliens se reproduisent, faisant à chaque fois des dizaines de blessés et souvent des morts, 324 depuis le début des Marches du retour.
A quelques jours des nouvelles élections israéliennes du 17 septembre, il convient d’être particulièrement vigilants, car Benyamin Nétanyahou est prêt à tout pour se maintenir au pouvoir. Les attaques israéliennes, qui n’épargnent ni l’Irak ni le Liban après les bombardements en Syrie, sont de ce point de vue particulièrement inquiétantes. Et c’est dans ce contexte que la marine française a participé le 7 août à un exercice commun avec la marine israélienne, conjointement avec la marine états-unienne et la marine grecque …sur un thème de catastrophe naturelle qui n’a trompé personne.
Il est temps d’en finir avec cette complaisance et ces ambiguïtés, face à des exactions israéliennes qui enterrent toute perspective de paix et des actions militaires qui accroissent chaque jour le risque de guerre dans la région. Il est temps que la France mette fin à toute coopération militaire avec l’État d’Israël. Il est temps aussi de refuser toute ingérence directe ou indirecte de l’État d’Israël dans les affaires de notre pays, une ingérence qui est en train de miner nos principes démocratiques.
Le piteux « atelier économique » qui s’est tenu au mois de juin à Bahreïn doit marquer la fin du « plan du siècle » de Trump. La France doit prendre la tête d’une initiative fondée sur le droit international, les droits de l’Homme, les droits nationaux du peuple palestinien y compris le droit au retour. Ce sont les valeurs fondamentales de paix, d’égalité, de coexistence entre les peuples, de respect des règles internationales qu’il faut maintenant imposer à Israël.