Nétanyahou ou la stratégie de la négociation sans issue

vendredi 8 mars 2024

Alors qu’une nouvelle phase de la négociation sur l’instauration d’un cessez-le-feu à Gaza devait s’ouvrir ce dimanche au Caire, Israël a ajourné le départ de sa délégation pour l’Égypte, en invoquant un manquement du Hamas aux arrangements conclus.

Mediapart, lundi 4 mars 2024
René Backmann, 3 mars 2024 à 18h27

Après le massacre du jeudi 29 février, où plus de 110 Palestinien·nes ont été tués, les négociations sur l’instauration d’une trêve dans la guerre d’Israël contre le Hamas devaient reprendre dimanche au Caire, comme l’a affirmé la veille une source égyptienne. Mais le jour-même, Israël a ajourné le départ de sa délégation pour l’Égypte en invoquant un manquement du Hamas aux arrangements conclus. Selon Haaretz, le Qatar a informé Israël que le Hamas n’avait pas fourni la liste des otages devant être libérés.
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Mais le climat diplomatique est de toute façon si dégradé que les chances de réussite rapide de discussions avant le 10 mars, début du Ramadan, sont modestes. « Les discussions conduites par les dirigeants du mouvement ne sont pas un processus ouvert au prix du sang de notre peuple, a déclaré le Hamas. Si la négociation sur un cessez-le-feu et une libération des otages devait aboutir à un échec, Israël en porterait seul la responsabilité. »
Les négociations entamées ces derniers mois entre Israël et le Hamas, par l’intermédiaire du Qatar, de l’Égypte et des États-Unis sont restées, à ce jour, sans résultat concret. Selon Benyamin Nétanyahou et ses communicants, les conditions avancées par le Hamas étaient « inacceptables ». Même si récemment, à Paris puis à Doha, des « progrès significatifs » ont été constatés par les intermédiaires et parfois admis par les deux parties.
Mais il y a aussi d’autres explications. Manifestement plus décisives, liées aux postures politiques ou aux projets, problèmes et calculs personnels du premier ministre israélien. Au caractère composite et extrémiste, c’est-à-dire à la volatilité, de sa coalition parlementaire également. Et, enfin, à son inaptitude à envisager et préparer un après-guerre acceptable et crédible.

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