Palestine : le déshonneur de Mahmoud Abbas
Editorial. En annulant plusieurs élections et en lançant une violente vague de répression politique, le président palestinien est devenu un obstacle à la libération de son peuple et a perdu le peu d’honneur qu’il lui restait.
Mahmoud Abbas, le chef de l’Autorité palestinienne (AP), en poste depuis 2005, aurait pu achever sa vie politique sur un bilan médiocre, mais pas complètement honteux. En passant la main à l’occasion du scrutin présidentiel annoncé pour le mois de juillet, l’octogénaire serait entré dans l’histoire comme un dirigeant terne, sans envergure, mais qui n’a pas capitulé. Qui a tenu bon face aux menées annexionnistes du duo Trump-Nétanyahou.
Cette épitaphe, Mahmoud Abbas, connu sous le surnom d’« Abou Mazen », ne la mérite plus. En annulant fin avril la série d’élections échelonnées sur le printemps et l’été – les premières depuis quinze ans – et en lançant dans la foulée de la guerre de Gaza, au mois de mai, une violente vague de répression politique, le président palestinien a perdu le peu d’honneur qu’il lui restait.
La tache qui souille l’héritage de Mahmoud Abbas a un nom : Nizar Banat. Ce quadragénaire, père de cinq enfants, qui pourfendait sur Facebook l’autoritarisme croissant du successeur de Yasser Arafat, a été battu à mort, le 24 juin, par les policiers palestiniens venus l’arrêter. Les manifestations de colère qui ont suivi ont été brutalement réprimées par des membres des forces de sécurité opérant en civil.