« Apartheid en action » : le danger des nouvelles restrictions d’Israël pour les voyages en Cisjordanie
De nouvelles restrictions israéliennes sur les Palestiniens avec des passeports étrangers reçoivent la condamnation des experts juridiques, tandis que l’administration Biden ne fait pas pas grand chose pour défendre les droits des citoyens des Etats-Unis.
Si un Palestino-américain veut se rendre en Cisjordanie occupée pour une visite à sa famille, il sera bientôt obligé de demander au gouvernement israélien une permission à l’avance, de révéler des informations personnelles sur les parents qu’il projette de rencontrer, ainsi que des données sur les terres qu’il possède ou doit hériter sur le territoire.
Et même alors, l’entrée pourra lui être refusée pour « toute raison pertinente », selon l’estimation des autorités israéliennes.
Ce ne sont que quelques-uns des restrictions intrusives auxquelles les Palestiniens qui détiennent des passeports étrangers seront soumis selon la nouvelle ordonnance publiée par la Coordination des activités gouvernementales dans les Territoires (COGAT), l’agence du gouvernement israélien responsable de la mise en oeuvre de la politique israélienne dans le territoire occupé.
Les nouvelles réglementations doivent prendre effet le 5 juillet. Publiées par la COGAT plus tôt dans l’année, les restrictions étaient initialement prévues pour prendre effet le 22 mai, mais ont été temporairement stoppées par une requête auprès de la Cour suprême d’Israël du groupe de défense des droits humains HaMoked.
Les révisions de la COGAT ont reçu de dures critiques des groupes de défense des droits humains et des experts juridiques qui disent qu’elles rendront la vie encore plus difficile aux Palestiniens. La Cisjordanie ne fait pas partie d’Israël, mais ce pays a contrôlé l’entrée dans la zone et le déplacement à l’intérieur depuis des décennies, imposant des restrictions draconiennes à la population.
Quatre-vingt-dix-sept pages de règles constituent la politique de la COGAT, qui ne s’applique pas aux individus visitant l’une des nombreuses colonies juives de Cisjordanie. La politique se réfère à la région sous le nom de « Judée et Samarie », le nom biblique que préfère le gouvernement israélien.
« C’est l’apartheid en action », a dit à Mondoweiss Ahmed Abofoul, un avocat de l’organisation palestinienne de défense des droits humains Al-Haq, à propos de la nouvelle politique.
« Disons par exemple qu’un Américain palestinien et un Américain juif arrivent ensemble [en Cisjordanie]. Le Palestinien serait traité différemment du juif », a-t-il expliqué.
« Tout cela fait partie du système d’apartheid. Ce que nous voyons est représentatif de la manière dont Israël applique partout ses lois d’apartheid aux Palestiniens, à la fois dans le territoire occupé et à l’étranger. Israël cible les Palestiniens simplement parce qu’ils sont Palestiniens. »