Ce que Frantz Fanon peut nous apprendre sur la guerre coloniale de l’Occident à Gaza

vendredi 16 février 2024

L’analyse de l’écrivain pionnier de l’anticolonialisme est toujours d’actualité dans la guerre actuelle à Gaza. Les parallèles avec la guerre de libération de l’Algérie et la conduite de l’Occident aujourd’hui sont nombreux.

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Frantz Fanon a écrit que la violence n’était pas inhérente aux Noirs mais avait été provoquée en eux par l’injustice de la domination coloniale

Dans son ouvrage phare "Les Damnés de la Terre", Frantz Fanon aurait pu parler de Gaza lorsqu’il affirme que « dans les luttes armées, il y a ce qu’on pourrait appeler le point de non-retour. C’est presque toujours la répression énorme englobant tous les secteurs du peuple colonisé qui le réalise.  »

En Israël, à Gaza et en Cisjordanie, ce point est atteint.

Sur tous les fronts, de Gaza à la mer Rouge, l’Occident est désormais dévoilé comme une machine à tuer hors-la-loi, terrorisé à l’idée de perdre le contrôle de la situation. Le génocide, la famine et la guerre, défendus par un double langage diplomatique d’un niveau olympique, représentent ses seules réponses au fait que le Sud global et les nations du Moyen-Orient (sinon leurs dirigeants) ne veulent plus vivre sous l’hégémonie américaine.

Jean-Paul Sartre, dans sa préface à l’essai de Frantz Fanon, a écrit à propos du colonialisme occidental : « Notre machiavélisme a peu de prises sur ce monde fort éveillé qui a dépisté l’un après l’autre nos mensonges. Le colon n’a qu’un recours : la force, quand il lui en reste ; l’indigène n’a qu’un choix : la servitude ou la souveraineté. »

Frantz Fanon était un penseur révolutionnaire et un psychiatre spécialiste du racisme colonial et de son impact psychique sur les colonisés et les colonisateurs. Avec Sartre, il écrivait sur la défaite imminente de la France en Algérie après sept années de guerre brutale.

Il peut sembler absurde, quatre mois seulement après le début de cette guerre, de considérer que l’empire anglo-saxon mené par les États-Unis est lui aussi confronté à la défaite. Les guerres en Ukraine et à Gaza ont mis en évidence les limites de la puissance occidentale et son approche totalement hypocrite du droit international et des lois de la guerre. La Russie est accusée de crimes de guerre en Ukraine, tandis que la guerre génocidaire d’Israël à Gaza est soutenue par tous les moyens nécessaires, même face à la décision provisoire de la Cour internationale de justice (CIJ) de La Haye contre Israël pour son génocide en cours.

À la suite de l’ordonnance historique de la CIJ, la décision prise par les États-Unis, le Royaume-Uni et une série de leurs alliés, principalement européens, de suspendre leur financement de l’agence pour les réfugiés palestiniens (UNRWA) est une manœuvre éhontée visant à affamer les Palestiniens et à forcer le Hamas à se rendre, ce dernier étant proscrit comme groupe terroriste par les États-Unis, le Royaume-Uni et l’Union européenne.

Suspension sans scrupule du financement de l’UNRWA

Pour compléter votre lecture : https://www.middleeasteye.net/fr/op...

Source  : MIDDLE EAST EYE (Joe Gill )