Cessez-le-feu dans la bande de Gaza : adoption d’une première résolution à l’ONU grâce à l’abstention des Etats-Unis

mercredi 27 mars 2024

Après l’adoption d’une résolution exigeant un cessez-le-feu à Gaza, le premier ministre israélien a annulé l’envoi d’une délégation qui était attendue à Washington. Les Etats-Unis assurent que cette abstention n’est « pas un changement de cap  ».

Après plus de cinq mois de conflit, le Conseil de sécurité de l’Organisation des Nations unies (ONU) a adopté, lundi 25 mars, sa première résolution réclamant un «  cessez-le-feu immédiat  » dans la bande de Gaza pendant la durée du ramadan et la libération de tous les otages retenus par le Hamas. Les Etats-Unis, qui avaient mis leur veto à de précédents textes, se sont cette fois abstenus, permettant l’adoption, par quatorze voix, de cette résolution.

Le gouvernement israélien a estimé que l’abstention américaine nuisait aux efforts de guerre et à la libération des otages dans la bande de Gaza. « Il s’agit d’un net recul par rapport à la position constante des Etats-Unis au Conseil de sécurité depuis le début de la guerre  » le 7 octobre, a déclaré le bureau du premier ministre israélien, Benyamin Nétanyahou, qui a annulé le départ d’une délégation à destination de Washington.

« Nous sommes très déçus qu’ils ne viennent pas à Washington pour nous permettre d’avoir une conversation approfondie à propos des alternatives crédibles à une opération terrestre à Rafah  », dans le sud de la bande de Gaza, a déclaré John Kirby, porte-parole du Conseil de sécurité nationale américain.

Le président Joe Biden avait en effet demandé à M. Nétanyahou d’envoyer une équipe aux Etats-Unis pour des consultations concernant le projet d’Israël de lancer une offensive de grande envergure sur la ville de Rafah, auquel Washington s’oppose.

« Pas un changement de cap »

M. Kirby a ajouté que l’abstention américaine n’était pas « un changement de cap ». Il a également précisé que les Etats-Unis n’avaient pas voté en faveur du texte car il y manquait des éléments « essentiels  », comme une condamnation du Hamas. L’ambassadrice américaine à l’ONU, Linda Thomas-Greenfield, a déclaré qu’un cessez-le-feu ne pourrait commencer qu’avec « la libération d’un premier otage ».

Jusqu’ici, Washington, allié principal d’Israël, avait mis son veto à plusieurs résolutions appelant à un cessez-le-feu. Mais avec plus de 32 000 morts dans la bande de Gaza, selon le Hamas, et le risque de famine dans le territoire palestinien assiégé, les Etats-Unis avaient affirmé vouloir redoubler d’efforts pour une trêve.

Le texte voté lundi «  exige un cessez-le-feu immédiat pour le mois du ramadan », devant « mener à un cessez-le-feu durable », et « exige la libération immédiate et inconditionnelle de tous les otages ». Le ramadan a commencé il y a deux semaines. La diplomatie française appelle pour sa part à un cessez-le-feu permanent et assure préparer une résolution en ce sens.

« Depuis cinq mois, le peuple palestinien souffre terriblement. Ce bain de sang a duré trop longtemps. C’est notre obligation d’y mettre un terme. Enfin, le Conseil de sécurité prend ses responsabilités  », s’est félicité l’ambassadeur algérien, Amar Bendjama, cité par l’Agence France-Presse (AFP). Une décision aussi saluée par le secrétaire général de l’ONU, Antonio Guterres : « Cette résolution doit être mise en œuvre. Un échec serait impardonnable  », a-t-il écrit sur X.

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Source  : LE MONDE