Commémoration des attentats de Toulouse : Macron doit renoncer à inviter le président de l’État d’Israël
Il y a 10 ans, entre le 11 et le 19 mars 2012, Mohammed Merah, terroriste franco-algérien inspiré par la mouvance d’Al-Qaida, a assassiné de sang-froid sept personnes : trois militaires français d’origine algérienne et marocaine à Toulouse et Montauban, plus un quatrième militaire très grièvement blessé et maintenant handicapé, puis un adulte et trois enfants d’une école juive de Toulouse. La motivation raciste anti-juive de ce dernier attentat ne fait aucun doute, et les enfants ont été particulièrement visés.
L’Association France Palestine Solidarité s’incline devant la mémoire des sept personnes assassinées et la situation des personnes grièvement blessées, et souligne l’horreur toute particulière de la tuerie de l’école juive de Toulouse, où un professeur et trois enfants ont été assassinés parce qu’ils étaient juifs.
La commémoration et la mémoire des victimes viendront naturellement marquer, le 20 mars prochain, les dix ans de cette horreur, et il est normal que le président de la République y participe, étant entendu que le climat actuel nous appelle aussi à une vigilance toute particulière par rapport à l’hystérie anti-arabe et antimusulmane.
Mais nous avons également appris que le président de la République avait l’intention d’inviter à cette cérémonie le président de l’État d’Israël. Ce serait une très grave faute.
Au nom des principes mêmes de notre République, il n’est pas admissible que le président de l’État d’Israël puisse venir parler au nom des Français juifs, qui dans leur très grande majorité s’affirment avant tout comme Français et ne se réclament d’aucune affiliation à l’État d’Israël. Le CRIF joue de ce point de vue un jeu particulièrement dangereux en se faisant le défenseur inconditionnel de la politique israélienne et en pratiquant quotidiennement l’amalgame entre la contestation de cette politique et l’antisémitisme.
Cet attentat commis en France par un citoyen français contre d’autres citoyens de notre pays ne regarde aucun chef d’État d’un pays tiers. C’est dans notre pays, avec les ressorts de toutes les composantes de notre société, que nous devons trouver les moyens de prévenir le terrorisme et la radicalisation qui en est le terreau. Inviter à cette commémoration, qui doit impérativement se placer sous le signe du rejet du racisme sous toutes ses formes, le président de l’État d’Israël qui se caractérise par sa politique d’apartheid, est de ce point de vue particulièrement grave. Tous les jours les Palestiniens subissent le déni de leurs droits, l’enfermement, les expulsions, les démolitions de maisons, le vol de leurs terres et de leurs ressources, la violence des colons et de l’armée d’occupation, dans le cadre d’une politique systématique d’oppression et de domination raciale qui constitue un crime contre l’humanité.
L’Association France Palestine Solidarité, qui place son combat pour les droits du peuple palestinien, un combat ouvert à toutes et tous, sous le signe des valeurs universelles du droit et d’un antiracisme exigeant, demande solennellement au président de la République de renoncer à inviter le président de l’État d’Israël à la commémoration des attentats de Toulouse et Montauban.
Le Bureau national de l’AFPS,
le 23 février 2022
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Association France Palestine Solidarité (AFPS)
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