Comment l’aide internationale normalise le siège israélien de Gaza depuis quinze ans

lundi 22 août 2022

L’aide humanitaire est involontairement devenue un moyen pour Israël de poursuivre le siège et de le normaliser

En 2005, Israël a annoncé le retrait de ses bases militaires, postes de contrôle et colonies de Gaza. La fin de la colonisation israélienne directe de Gaza a été remplacée en 2007 par un siège.

Le siège israélien imposé au cours des quinze dernières années réglemente tous les aspects de la vie des Palestiniens, notamment la santé, la mobilité sociale, l’accès aux ressources naturelles, l’électricité, l’eau, les télécommunications et l’économie.

Selon un rapport de l’ONU daté de 2020, le blocus a fait glisser plus d’un million de Palestiniens de Gaza sous le seuil de pauvreté et coûté 16,9 milliards de dollars à l’enclave.

Au-delà du blocus total de Gaza, Israël a mené de fréquentes attaques militaires, faisant des milliers de morts, des dizaines de milliers de blessés et détruisant des maisons, des écoles et des hôpitaux.

Ainsi, ce qu’Israël a qualifié de « retrait » en 2005 était en réalité l’introduction d’une nouvelle façon draconienne de gouverner les plus de deux millions d’habitants de Gaza.

L’une des tactiques employées par Israël est le contrôle méticuleux des marchandises entrant et sortant de Gaza. Pendant une période, Israël a décidé d’interdire des produits essentiels tels que le papier, le bois et le ciment.

En 2009, Israël a même refusé des serviettes hygiéniques et du papier toilette. S’il l’a fait, c’était parce qu’il pouvait le faire sans avoir à rendre des comptes. En 2022, plus de 96 % de l’eau de Gaza n’est pas potable. Le taux de pauvreté est de 59 % et le taux de chômage de 45 %.
Un calcul pour 2 300 calories par jour

Le siège israélien empêche régulièrement l’entrée de médicaments et d’équipements médicaux à Gaza. Cela signifie que les traitements médicaux urgents sont retardés pour les plus chanceux et refusés à la majorité des patients. Selon la Commission européenne, environ 80 % de la population dépend de l’aide humanitaire en raison du siège.

La crise provoquée par le siège a fait réagir le monde, avec un déferlement d’aide humanitaire.

Au cours des quinze dernières années, la communauté internationale a fait don de 5,7 milliards de dollars pour venir en aide aux Palestiniens de Gaza. Ces efforts d’aide humanitaire ont sauvé les Palestiniens de Gaza d’un génocide. Cependant, l’aide humanitaire internationale est involontairement devenue un moyen pour Israël de poursuivre le siège et de le normaliser.

L’aide est venue soutenir l’ambition de « mettre les Palestiniens au régime » défendue en 2006 par Dov Weisglass, alors conseiller principal du Premier ministre Ehud Olmert.

Traduction : grandir sous le siège : les jeunes Palestiniens de Gaza dénoncent leur vie sous blocus.

En 2012, il a été révélé qu’Israël avait fait un calcul pour autoriser l’entrée à Gaza de 2 300 calories par jour, sur la base des besoins moyens d’une personne. Un apport tout juste suffisant pour « [ne pas] les faire mourir de faim », comme l’a énoncé Dov Weisglass



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