Critiquer Israël ne relève pas de l’antisémitisme, mais de la liberté académique

samedi 30 janvier 2021

Photos : La Presse Canadienne/Cole Burston

Cet été, le recrutement de Valentina Azarova en tant que directrice du programme d’études internationales sur les droits de la personne de la Faculté de droit de l’Université de Toronto a suscité la controverse.

Des membres du corps professoral ont accusé le doyen d’avoir retiré l’offre d’emploi faite à la professeure parce que des personnalités publiques se sont montrées réticentes face à ses critiques académiques sur le bilan d’Israël en matière de droits de la personne.

Cet incident est particulièrement préoccupant pour les universitaires qui mènent des recherches sur la Palestine et Israël. Nombreux sont celles et ceux qui considèrent qu’il s’inscrit dans une tendance croissante à assimiler la critique des politiques de l’État israélien à de l’antisémitisme.

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Une jeune femme circule sur le campus de l’Université de Toronto, en septembre 2020. Le campus est au cœur d’une controverse qui s’inscrit dans le cadre d’un débat international sur la définition de l’antisémitisme. La Presse Canadienne/Cole Burston

Partout dans le monde, les universitaires qui critiquent Israël doivent mener une bataille acharnée pour protéger leur liberté académique.
Une redéfinition de l’antisémitisme

La nouvelle définition de l’antisémitisme par l’Alliance internationale pour la mémoire de l’Holocauste (IHRA) est au cœur de la question. Ses défenseurs font partie de ce que certains appellent un nouveau mouvement d’antisémitisme qui vise à qualifier d’antisémite toute critique d’Israël.

Lutter contre l’antisémitisme est essentiel, mais les critiques canadiens de la définition de l’IHRA affirment que cette nouvelle formulation risque de « freiner toute velléité de critique politique d’Israël et de soutien des droits du peuple palestinien ».

La définition de l’IHRA est imprécise. Elle fait abstraction du lien entre l’antisémitisme et les autres formes de racisme. Elle semble viser davantage à faire taire les critiques à l’endroit d’Israël qu’à contrer les menaces antisémites des suprémacistes blancs de l’extrême droite.

L’antisémitisme est une certaine perception des Juifs qui peut se manifester par une haine à leur égard. Les manifestations rhétoriques et physiques de l’antisémitisme visent des individus juifs ou non et/ou leurs biens, des institutions communautaires et des lieux de culte.

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