Dans le camp de réfugié·es de Jénine, l’armée d’occupation « la plus morale du monde » détruit tout ce qui fait la vie

samedi 25 mai 2024

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Photo : La Maison chaleureuse de Jénine a été saccagée par l’armée israélienne

Les forces d’occupation ont attaqué à nouveau pendant 40 heures les 21 et 22 mai le camp de réfugié·es de Jénine, faisant à nouveau 12 morts dont un jeune de 15 ans, un professeur, un chirurgien et de nombreux blessés ainsi que des dizaines d’arrestations.

Le raid de l’armée d’occupation israélienne des 3 et 4 juillet dernier avait déjà détruit voirie, infrastructures, habitations, mosquées, lieux culturels, faisant 12 morts et 118 blessés sans compter les arrestations arbitraires.

C’est ce mode opératoire qu’Israël reproduit depuis le 7 octobre plusieurs fois par semaine en Cisjordanie, ciblant particulièrement les camps foyers de résistance comme celui de Jénine ou de Tulkarem.

Ce sont 122 Palestinien·nes (dont 30 enfants) qui ont été assassiné·es dans le gouvernorat de Jénine depuis le 7 octobre, 107 (dont 17 enfants) dans celui de Tulkarem - soit près de la moitié des assassinats en Cisjordanie (513).

Non contents de s’en prendre à la jeunesse palestinienne, les soldats ont attaqué lors de ce dernier raid le Centre des femmes du camp et saccagé les installations et équipements de cette structure.

Ce Centre est un lieu d’accueil pour les femmes. La Maison chaleureuse installée dans le Centre accueille des enfants en situation précaire ou ayant des difficultés économiques et psychiques. Un atelier de couture accueille également des jeunes filles en situation de handicap.

Ce Centre qui concourt à apporter un peu d’humanité et de ressourcement dans un contexte déprimant et anxiogène du fait des incursions violentes très fréquentes de l’armée est soutenu financièrement par l’AFPS et plusieurs de ses groupes ainsi que par des collectivités françaises.

En s’attaquant à cette structure, comme au Théâtre de La liberté il y a quelques semaines, ou en défonçant systématiquement les rues et les réseaux d’eau et d’assainissement, Israël vise à rendre la vie des Palestiniens impossible et tente de briser tout esprit de résistance. Cela concourt à l’entreprise de génocide en cours en Cisjordanie comme à Gaza.

La France est parfaitement au courant de ces exactions permanentes de l’armée d’un « pays ami ». Qu’attend-elle pour dénoncer et condamner ces crimes de guerres ? Pas un mot du ministre de l’Europe et des Affaires étrangères sur cette occupation militaire qui dure depuis 57 ans. Il ne s’agit pas de violence des colons que la France consent à condamner mais d’une politique systématique d’oppression et de domination d’un l’État qui agit en toute impunité.

L’AFPS proteste avec la plus grande énergie et dénonce ces attaques haineuses et racistes. Elle rappelle au gouvernement français la nécessité de prendre les mesures nécessaires pour faire cesser ces agressions et mettre un terme au processus génocidaire en cours. Le « moment est venu » pour la France de reconnaître l’État de Palestine, de soutenir les instances judiciaires internationales, mais également de prendre des sanctions envers Israël tant que cet État ne respectera pas le droit international et les droits humains les plus élémentaires.

Source  : Le Bureau National de l’AFPS, le 24 mai 2024