En photos : Retour vers les villages dépeuplés de Palestine

mercredi 25 mai 2022

Par Ahmad Al-Bazz, le 15 mai 2022

Au cours des six derniers mois, j’ai consacré la majeure partie de mon temps à visiter et à accumuler de la documentation sur les plus de 500 villages palestiniens qui ont été vidés de leur population pendant la Nakba de 1948 et ont été ensuite détruits par l’État israélien. Le but était de m’informer personnellement et de témoigner de l’ampleur de la destruction provoquée sur ces communautés en conséquence du projet sioniste de colonisation de peuplement.

Ce fut une rare opportunité pour quelqu’un comme moi qui, pour la première fois, recevait une autorisation de longue durée de la part des autorités militaires israéliennes. En tant que Palestinien vivant en Cisjordanie, avec une carte d’identité verte délivrée conjointement par le ministère israélien de la Défense et par l’Autorité Palestinienne, je ne suis généralement autorisé à voyager que dans des parties de la Cisjordanie qui ne représentent que 18 % du pays.

Devenir le témoin direct de ce que nous Palestiniens avons lu sur toutes nos vies a été une expérience pleine d’émotion. A l’intérieur de presque chaque ville israélienne dans l’enceinte de la Ligne Verte, ou au moins tout près d’elles, on trouve un village palestinien qui a été effacé par Israël. Marchant à travers le pays, j’ai vu des cimetières cernés de barrières électrifiées, des mosquées utilisées en tant qu’étables, des maisons transformées en villages d’artistes, et maintes autres formes de dépossession.

L’ampleur du phénomène saute aux yeux : nous sommes une nation qui a perdu presque la moitié de ses villages en faveur de la colonisation, tandis qu’environ la moitié de notre population s’est transformée en réfugiés.

On ne devrait pas regarder les photos ci-dessous comme des histoires sur le passé – du moins tant que les Palestiniens sont contraints à demeurer des réfugiés tandis que les Juifs du monde entier ont le droit de s’établir sur leur terre et de recevoir la pleine citoyenneté israélienne, tant que le transfert et le déplacement forcés continuent de menacer des dizaines de milliers de ces Palestiniens qui ont survécu aux premières étapes du nettoyage ethnique, de la Cisjordanie au Naqab, à Jaffa et Haïfa.

JPEG - 195 ko Ce qui reste du village rural de Biyarat Hanoun. A l’arrière plan, on peut voir le stade de la ville de Netanya. (Ahmad Al-Bazz)

Voir l’article intégral ICI.