Génocide à Gaza : l’invasion de Rafah est l’ultime cruauté israélienne
9 mai 2024 - Bombardements israéliens sur Rafah - La situation dans la partie orientale du gouvernorat de Rafah révèle une grave crise humanitaire, qui ne se limite pas à Rafah mais touche également tous les gouvernorats de la bande de Gaza, qui traversent depuis sept mois une période de détresse prolongée, caractérisée par une famine généralisée, des privations et un manque criant de ressources et d’assistance essentielles. La décision des forces d’occupation israéliennes de bloquer l’assistance et de fermer les points de passage - dont celui de Rafah, avec l’Egypte - a considérablement exacerbé la crise humanitaire, nécessitant une action internationale rapide et urgente pour contraindre la force d’occupation à cesser son agression, à mettre fin à la violence et à mettre un terme au conflit génocidaire contre des civils innocents, y compris les femmes et les enfants - Photo : via Al-Manar
Israël a commencé à envahir Rafah, ordonnant l’évacuation de centaines de milliers de personnes. « Je ne me sens en sécurité nulle part à Gaza », déclare Saadi Salem à Mondoweiss alors qu’il tente de fuir Rafah.
C’est une scène qui se répète sans cesse dans la ville de Rafah, au sud de Gaza, depuis le début de la guerre : des mères au visage triste et pâle portent leurs enfants sur leurs épaules, avec dans leurs mains ou sur leur dos de nombreux sacs, entourées d’autres enfants portant des sacs et des effets personnels… des hommes et des personnes âgées tirant des charrettes et des bagages volumineux.
Le peu qu’il reste de leurs maisons et de leurs biens les suivent maintenant tout au long de leur exode. Même s’ils n’ont nulle part où aller, ils sont descendus dans la rue à la recherche d’un endroit plus sûr à Rafah. Le seul endroit prétendument sûr restant.
Aujourd’hui, les mêmes scènes se déroulent à nouveau à Rafah, cette fois-ci, alors que les gens tentent de fuir le seul endroit qu’ils croyaient protégé. Alors que les gens descendent précipitamment dans les rues, les frappes aériennes israéliennes sont incessantes et touchent de multiples cibles dans la ville de Rafah.
Des femmes âgées fuient Khan Younis après l’attaque de la ville par l’armée israélienne – Photo : UNOCHA/Ismael Abu Dayyah
Le 6 mai, Israël a lancé sa méthode habituelle de déplacement des civils à Gaza, cette fois-ci à Rafah. Les avions de guerre ont commencé à larguer des tracts au-dessus de la tête des gens, leur ordonnant de quitter leurs maisons et de se rendre dans des zones que l’armée présente comme sûres.
Et une fois de plus, lorsque les gens se sont tournés vers les zones dites moins dangereuses, ils ont vu des personnes et des maisons bombardées et prises pour cible.
L’armée d’occupation a commencé à ordonner à une grande partie de Rafah, toute la partie orientale de la ville, de quitter leurs maisons et de se rendre à l’ouest. Les tracts n’étaient pas le seul avertissement. Des bombes ont également été larguées dans la partie orientale de Rafah, terrorisant les habitants et semant la peur dans leur cœur, les forçant à fuir.
En outre, l’hôpital Muhammad Al-Najjar, situé à l’est de Rafah, a été l’une des zones dont l’armée a ordonné l’évacuation, les patients et le personnel médical étant évacués vers des hôpitaux de campagne situés dans d’autres parties de Rafah.
Au cours des derniers jours, les Palestiniens ont évacué la partie orientale de Rafah, où vivent au moins 250 000 Palestiniens, locaux ou déplacés, arrivés à Rafah depuis le début de la guerre. Ils sont venus sur ordre de l’armée qui leur demandait de se mettre prétendumet à l’abri et en sécurité à Rafah.
Bien qu’elle ait provoqué le déplacement immédiat d’environ 250 000 personnes, dans une ville qui compte aujourd’hui environ 1,5 million d’habitants, l’armée israélienne affirme que ses opérations à Rafah sont limitées et de faible ampleur.
Quelques heures à peine après le début de l’invasion, l’armée israélienne a également pris le contrôle du côté palestinien du point de passage de Rafah, le seul pont entre Gaza et le monde extérieur, l’un des seuls points d’entrée pour l’aide humanitaire, et de sortie pour l’évacuation des blessés et, pour certains, le seul moyen d’échapper au génocide.
Au moment de la publication de cet article, l’armée a imposé la fermeture complète du point de passage de Rafah pendant trois jours consécutifs, et des rapports indiquent qu’une fois ses « opérations » terminées, Israël « remettra » le point de passage à une société privée américaine.
Avec les tracts qui volent, les bombes qui tombent, les nouvelles « zones de sécurité » et les « itinéraires d’évacuation » qui se dessinent, et la fermeture du seul lien de Gaza avec le monde extérieur, plus d’un million de personnes, rien qu’à Rafah, se demandent une fois de plus : où irons-nous ?
Les gens s’enfuient vers nulle part
Saadi Salem, ses deux filles mariées, leurs enfants, sa femme et son fils marchent dans la rue Al-Awdah à Rafah, chacun portant un petit enfant, l’un de ses petits-enfants. Ils ont des sacs et des affaires – toute leur vie et leurs biens à l’intérieur. Ils vont avec tout ce qu’ils possèdent, essayant d’atteindre la zone d’Al-Mawasi à Rafah Ouest, sans savoir s’il y aura de la place pour eux lorsqu’ils y arriveront.
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Des Palestiniens déplacés quittant Rafah en direction du centre de Gaza – Photo : ONU Info/Ziad Taleb
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Source : CHRONIQUE DE PALESTINE (Par Tareq S. Hajjaj, le 9 mai 2024)