Gideon Levy à propos des élections : « Cela ne pouvait pas se terminer autrement » !
« Après plus de 50 ans de soutien à l’occupation israélienne, à quoi s’attendait la « gauche » israélienne ? », interroge Gideon Levy dans le journal Haaretz.
Il souligne notamment :
« Personne ne devrait être surpris par ce qui s’est passé. Il ne pouvait en être autrement. Cela a commencé avec l’occupation et il est normal que cela aboutisse à un gouvernement de racisme et de transfert. Cinquante ans d’e provocations contre les Palestiniens et de tactiques alarmistes à leur encontre ne peuvent aboutir à un gouvernement de paix. Cinquante ans de soutien israélien presque mur à mur, de la gauche et de la droite sionistes, à l’occupation, ne pouvaient se terminer autrement qu’avec Ben-Gvir comme héros populaire.
Une occupation sans fin ne pouvait que conduire au gouvernement Benjamin Netanyahu-Itamar Ben-Gvir. C’est le reflet d’une sociétét en partie religieuse et largement raciste, la haine des Arabes étant son principal carburant, et il n’y avait personne pour s’y opposer.
Ce qui s’est passé il y a deux jours n’a pas commencé il y a deux jours. Peut-être que Golda Meir l’a lancé, peut-être Shimon Peres, mais en tout état de cause, aucun de leurs successeurs n’a tenté d’emprunter une autre voie pour endiguer la marée. Pendant des années, une gauche et un centre sans gouvernail qui manquent de leadership et de courage ont désespérément tenté de ramper et de ressembler à la droite.
Pendant des années, les Israéliens ont parlé du peuple élu, de l’Holocauste après quoi tout est permis, des Arabes qui veulent nous jeter à la mer, de notre droit à la terre à cause des récits bibliques, de l’armée israélienne en tant que l’armée la plus morale, à propos de David contre Goliath, à propos des Arabes israéliens comme cinquième colonne, à propos du monde entier étant contre nous et que quiconque nous critique est un antisémite.
Que pensions-nous qu’il en résulterait ? C’est ce qui se produit lorsque les cris de « Mort aux Arabes », qui seront désormais lancés lors de l’assemblée du matin dans les écoles, n’ont pas été accueillis par un seul cri de « Liberté pour les Arabes ». C’est là que ça a commencé, c’est là que ça se termine. »