Israël-Palestine : une parité qui dérange

samedi 1er octobre 2022

Pour la première fois depuis 1948 et la création de l’État d’Israël, la parité existe désormais pour le nombre de Juifs et d’Arabes vivant entre la mer Méditerranée et le Jourdain, a annoncé le directeur du Bureau central des statistiques de l’Autorité palestinienne, Ula Awad. Chaque groupe compte environ 7 millions de personnes. Parmi les Palestiniens, quelque 3,2 millions vivent en Cisjordanie et à Jérusalem-Est, 2,1 millions dans la bande de Gaza et 1,7 million en Israël, ces derniers ayant la nationalité israélienne. « La question démographique a toujours été une définition centrale du mouvement sioniste, qui cherchait à faire venir les Juifs du monde entier, et à forger un État souverain dans lequel ils constituent la majorité », écrivait dans le quotidien israélien Haaretz, Michael Milshtein, directeur du Forum des études palestiniennes au Centre Moshe Dayan pour les études moyen-orientales et africaines de l’université de Tel-Aviv. C’est une question sur laquelle les sionistes se divisent. La gauche et le centre seraient plutôt partisans d’une solution à deux États alors que la droite et l’extrême droite penchent pour un « Grand Israël » qui inclurait les territoires habités par les Palestiniens et dans lequel ces derniers seraient des citoyens de seconde zone. Une version moyen-orientale de l’apartheid tel qu’il a existé jadis en Rhodésie ou en Afrique du Sud. Pourtant la solution la plus évidente serait la collaboration entre Juifs et Arabes, soit au sein d’un État unifié, démocratique et socialiste, soit au sein d’une fédération socialiste judéo-arabe.