Israël utilise de plus en plus les Palestiniens comme boucliers humains

mercredi 29 juin 2022

Cette tactique militaire israélienne autrefois standard a été rendue illégale en vertu du droit international en 2005. Cependant, les preuves montrant qu’Israël continue de faire des civils palestiniens des boucliers humains en toute impunité s’accumulent

Le 13 mai, Ahed Mohammad Rida Mereb, adolescente palestinienne de 16 ans, a été traumatisée après avoir été utilisée comme bouclier humain par les soldats israéliens, selon un rapport de Defence for Children International Palestine (DCIP).

L’incident a eu lieu lors d’un raid israélien dans le quartier d’al-Hadaf à Jénine. L’adolescente raconte : « L’un [des soldats israéliens] m’a ordonné en arabe à travers une petite fenêtre de son véhicule militaire “Reste là où tu es et ne bouge pas. Tu es une terroriste. Reste à ta place jusqu’à ce que tu dises au revoir à ton frère”. »

Elle poursuit : « Je tremblais, je pleurais et criais au soldat de me laisser partir parce que les balles fusaient au-dessus de ma tête. »

Une semaine plus tard, les forces israéliennes ont à nouveau été accusées d’utiliser cette tactique : une photo semble les montrer se servir d’un Palestinien comme bouclier humain.

Aussi choquantes soient ces informations, elles ne surprennent pas la plupart des Palestiniens qui savent, comme les observateurs de longue date, que prendre des boucliers humains palestiniens était une pratique courante dans l’armée israélienne.

D’après B’Tselem, importante organisation israélienne de défense des droits de l’homme, l’armée israélienne utilise la technique du bouclier humain depuis l’occupation de la Cisjordanie, le Jérusalem-Est et de la bande de Gaza en 1967.

« Procédure de voisinage »

Même si les Israéliens prétendent régulièrement que les combattants palestiniens utilisent leurs propres civils comme boucliers humains (en particulier lors des conflits entre Gaza et Israël), on n’a aucune preuve que ce soit effectivement le cas.

À l’inverse, ce sont les soldats israéliens qui ont recours à ces stratégies sur le champ de bataille : c’est la tristement célèbre « procédure du voisinage », euphémisme désignant la procédure de boucliers humains de l’armée israélienne.

L’utilisation de civils comme boucliers humains, c’est-à-dire lorsque les civils sont contraints d’assister de manière directe aux opérations militaires ou sont utilisés pour protéger des forces ou groupes armés ou encore des objets de toute attaque, est interdite dans le droit international et le droit israélien. »

Jusqu’en 2005, l’utilisation de Palestiniens comme boucliers humains par les soldats israéliens était une pratique militaire standard de l’armée, légale dans le droit israélien.

La Cour suprême israélienne n’a interdit cette pratique qu’après trois ans de combat judiciaire porté par sept organisations israéliennes et palestiniennes de défense des droits de l’homme, lesquelles ont fait valoir qu’elle enfreignait les conventions de Genève.

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