Jadd Hilal-Giuliani « Une manière d’espérer est de continuer à se sentir ensemble

dimanche 31 décembre 2023

L’écrivain franco-libanais partage son regard sur l’actualité récente qui touche à la fois le Proche-Orient et la France, le pays où il a grandi. Il invite à davantage de cohésion et d’ouverture sur l’« autre », qu’il soit palestinien, immigré, ou défenseur des droits des femmes.
Nejma Brahim 30 décembre 2023 à 17h54

Ses origines palestiniennes lui sont revenues au visage « plus tard », et la nouvelle phase du conflit faisant rage au Proche-Orient y a largement contribué. Dans ses romans, Jadd Hilal-Giuliani, écrivain franco-libanais installé à Paris, en était jusqu’ici resté à des trajectoires de vie, comme dans Des ailes au loin (Elyzad, 2018), où il narre avec brio les conséquences de la guerre d’occupation en Palestine, la « Nakba", l’exil forcé et le « deuil de la terre », jusqu’à l’accueil dans les pays européens ; tout en décrivant avec subtilité toute la complexité d’être femme dans un monde à la fois violent et sexiste.
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Et puis, il y a eu l’attaque du Hamas en Israël le 7 octobre. La réplique sanglante orchestrée par Benyamin Nétanyahou. Les bombardements incessants sur Gaza, le phosphore blanc. Le déplacement forcé de près de deux millions d’habitant·es privés de maison, de soins, d’anesthésie, d’eau, de nourriture. Et le silence du reste du monde, en particulier des États-Unis, qui refuse de condamner expressément ce bain de sang et persiste à apporter son soutien à un État meurtrier, assoiffé de vengeance, supposé être « démocratique ». « Je ne vois pas d’autre solution que l’exil », confie l’auteur du Caprice de vivre (Elyzad, 2023), qui relève une « impasse politique ».

À 36 ans, il suit l’horreur depuis la France, où il est né et a grandi, et où il développe un engagement croissant depuis « l’avènement de Macron », la réforme des retraites, la loi immigration qui jette une lumière crue sur notre conception des « étrangers » et nos représentations du monde africain, ou « l’affaire Depardieu » et le soutien affiché du chef de l’État à un « monstre sacré du cinéma », trahissant la « grande cause du quinquennat ». Comment s’accrocher à la vie, à l’espoir, dans un tel contexte ? Il faut « trouver un canal », parler, se trouver « un commun », répond l’écrivain, également professeur de philosophie et de littérature dans un lycée en banlieue parisienne.

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Source : MEDIAPART