L’agriculture en Palestine face à la colonisation israélienne

jeudi 12 janvier 2023

L’état de l’agriculture fait partie des caractéristiques pour évaluer la situation d’un pays, puisqu’il recoupe les questions de la sécurité alimentaire, de l’emploi et du développement.

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En octobre, le MJCF a mandaté 11 délégués qui se sont rendus en Palestine, dans le but de constater de leurs yeux la réalité de la colonisation israélienne et ses conséquences. Retour sur la question agricole. 
Quelle situation de l’agriculture en Palestine ? 

L’occupation de la Palestine est coordonnée en grande partie à une spoliation des ressources par Israël, qui se les approprie et en profite pour les revendre à un prix exorbitant aux Palestiniens. Ainsi, n’étant pas souverains de leurs ressources, ces derniers se voient obligés d’importer de nombreux produits, sans pouvoir exporter les leurs. 

De même, l’eau, puisée un peu partout en Cisjordanie par des compagnies du pays colonisateur, est revendue démesurément cher aux Palestiniens, à qui elle revient pourtant de droit.

Entre 1994 et 2016, « la part de l’agriculture dans le PIB est passée de 12 à 3,2 % », alors que « le secteur représente [environ] 6,5 % de l’emploi total », soit un chiffre relativement important, selon un rapport du service économique du Consulat général de France à Jérusalem publié en juin 2018.

En somme, comme beaucoup d’autres paramètres en Palestine, la situation de l’agriculture peut aujourd’hui être résumée en un mot : l’insécurité.

La colonisation israélienne ne datant pas d’hier, la souveraineté palestinienne en termes de ressources s’est dégradée au fur et à mesure que les colons entamèrent le processus de spoliation, que l’État israélien encourage encore à poursuivre, et même à intensifier. 

Aussi, l’accaparement des terres palestiniens s’est intensifié dès la fin des années 1960, accélérant la colonisation par l’installation de communautés agricoles juives (des kibboutz) sur celles-ci, principalement pour y reprendre des activités telles que la culture du raisin ou des olives, très importantes en Palestine.

Depuis les années 1970, et les débuts de forts mouvements revendicatifs palestiniens, des ONG ont été créées pour lutter contre l’appropriation des ressources et pour aider tant les producteurs que les consommateurs et l’autorité palestinienne — autrement dit, toute la structure de la société palestinienne — à retrouver son indépendance agricole. On notera notamment le Palestinian Agricultural Relief Committees (Comité palestinien d’Aide agricole), créé en 1983 par le Parti du Peuple palestinien.

Les initiatives populaires comme réponses à l’inertie politique