La crise de l’apartheid israélien : vers une fin de l’illusion sioniste ?

jeudi 23 mars 2023

Vingt-cinq anciens chefs et commandants de police auraient écrit au Premier ministre Benjamin Netanyahu pour l’avertir que les politiques du ministre de la Sécurité nationale d’extrême-droite, Itamar Ben Gvir, conduiraient à une troisième « intifada » – un soulèvement palestinien.

JPEG - 78.5 ko Le ministre de la Sécurité nationale, Itamar Ben Gvir, à la Knesset à Jérusalem, le 5 février 2023. (Crédit : Oren Ben Hakoon/Flash90)

Un coupable……des responsables

On se rappelle comment dans l’affaire Weinstein la presse, en bon relais de la bien pensance populaire, a cloué au pilori l’homme en tant que personne représentant la criminalité sexuelle la plus inacceptable. Il était certes coupable des crimes commis, mais il n’est pas le seul responsable de ses crimes. Il est le symbole de notre rapport collectif à la femme et ses crimes parlent aussi de la passivité complice de tous.

Il l’a fait parce que c’était possible. Sur le pilori de Weinstein il aurait fallu réserver quelques places pour ses silencieux complices.

Ensuite cette condamnation d’un individu a conduit, grâce au courage et à la puissance de femmes, à un mouvement populaire, « Metoo » qui a permis de mettre sur la place publique la question de la complicité passive. Mais qui a surtout permis de sortir de la stratégie d’évitement qui consistait à trouver un coupable.

De la même manière dans les affaires de pédo-criminalité de l’église catholique on a su, au-delà de la condamnation des individus criminels, condamner la complicité silencieuse de l’institution.

Avec ce qui se passe actuellement en Israël qu’on pourrait appeler l’affaire Ben Gvir, on voit certains représentants des communautés juives du monde occidental se sentir obligés de condamner les agissements des dirigeants sionistes. Ne pouvant pas faire autrement devant l’évidence. D’autres préfèrent continuer à détourner le regard et à nier l’évidence, sortant leur atout maître de « victime de la Shoah » pour tenter de faire taire l’évidence.

En désignant comme coupable les dirigeants israéliens en tant que personnes, alors qu’ils ne sont que les produits du sionisme, les institutions du monde occidental contournent le problème et évitent ainsi de prendre conscience du vrai problème : la complicité silencieuse de la majorité des États.

Au pilori du sionisme il faudra bien laisser la place au silence complice des communautés religieuses et politiques du « monde occidental ».

On peut comprendre, comme une compromission complice, l’attitude des communautés juives qui hésitent à condamner le sionisme et préfèrent désigner les dirigeants. Mais on peut espérer que ce ne soit qu’une étape vers une réflexion sur le sionisme.

Que les sociétés du « monde occidental » persistent à soutenir l’apartheid sioniste relève de l’aveuglement intellectuel. Ou cela peut etre simplement de l’ignorance ? L’ignorance d’un président de la République qui affirme sans sourciller que l’antisionisme est une forme déguisée de l’antisémitisme.

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