La justice française se penche sur un crime de guerre à Gaza

lundi 18 septembre 2023

La justice française se penche sur un crime de guerre à Gaza

A la suite d’une plainte pour « complicité de crime de guerre » et « homicide involontaire » visant une société française ayant livré une pièce servant à fabriquer un missile israélien qui a tué des enfants en 2014, une juge d’instruction a auditionné les parents des victimes venus de Gaza.

JPEG - 72.6 ko

Le 17 juillet 2014, en pleine guerre de Gaza, une courte trêve vient soulager les habitants soumis au feu intense de l’armée israélienne. Celle-ci vise le mouvement islamiste palestinien Hamas dans le cadre de l’opération « Bordure protectrice », qui a causé la mort de 1 462 civils, dont 551 enfants, et 11 000 blessés côté palestinien et 6 morts, dont un enfant, côté israélien. Trois des enfants de Wissam et Kefah Shuheibar en profitent pour sortir à l’air libre et jouer avec deux de leurs cousins sur le toit de l’immeuble qu’ils habitent dans le quartier de Sabra, à Gaza ville, peu avant la rupture du jeûne de ramadan.

« C’était le huitième jour de la guerre, mais tout était tranquille à ce moment-là. Nous ne sommes pas dans une zone militaire, raconte Wissam Shuheibar, 47 ans, policier en disponibilité de l’Autorité palestinienne. Quand le missile est tombé sur le toit, j’étais dans la pièce juste au-dessous. L’explosion n’a pas fait un bruit énorme de là où je me trouvais. J’ai ouvert la fenêtre pour comprendre ce qui se passait et j’ai vu tous les voisins regarder dans la direction de ma terrasse. » Son immeuble a été le seul de son quartier frappé pendant la guerre de l’été 2014.

Malgré le risque d’une seconde frappe, il se précipite sur le toit. « Là, j’ai vu une mare de sang, le réservoir d’eau fuyait de partout et se mélangeait au sang des enfants. La bombe n’avait pas creusé un grand trou, mais les murs étaient criblés de milliers de petits éclats de métal. Ma fille me montrait ses mains déchiquetées en disant : “Papa, j’ai mal.” Je l’ai prise dans mes bras pour la transporter jusqu’à l’ambulance qui est venue. Elle est morte en route », raconte Wissam Shuheibar, toujours affecté près de dix ans plus tard.

Pour poursuivre la lecture intégrale de l’article, le lien se trouve ci-dessous :

Source  : https://www.lemonde.fr/societe/article/2023/09/05/la-justice-francaise-se-penche-sur-un-crime-de-guerre-a-gaza_6187899_3224.html
Par Christophe Ayad