La manif aixoise théâtre d’un hold-up militant

mardi 9 janvier 2024

Le rassemblement de samedi pour la paix à Gaza a pris une tournure polémique.

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Ce devait être un rassemblement « tranquille  », sans prises de parole politiques, pour afficher l’unité derrière le plus important à leurs yeux : les mots d’ordre « paix et cessez-le-feu à Gaza », comme décidé ensemble par la vingtaine de partis, associations et collectifs progressistes aixois depuis le début de la mobilisation, en octobre.

Mais samedi soir, à 17h place de la mairie, plusieurs militants ont le porte-voix réglé à fond sur des slogans jugés trop radicaux.

Selon Pierre Spano, secrétaire de section du PCF Aix et conseiller municipal, un brin dépité, « ce sont des jeunes dissidents exclus des Jeunesses communistes, accompagnés de membres d’Urgence Palestine venus de Marseille et qui ne
sont pas sur la même ligne que le collectif aixois
 ».

David Tessier, responsable de la FSU locale, ne décolère pas : « On réussit à Aix à développer un travail unitaire exemplaire et là, on a des gens qui font un hold-up. C’est un scandale.  »

Guillaume Dalla Costa, co-animateur du groupe d’action de la France insoumise Pays d’Aix, croit comprendre des slogans « qu’ils sont contre le drapeau israélien affiché au fronton de l’hôtel de ville, et sur une volonté de Palestine intégralement libre  ».

Alors que pour Pierre Spano comme pour Claudie Hubert, élue d’opposition municipale FI, la solution « est à deux États ». Le dialogue avec Lucie, membre d’Urgence Palestine Marseille, est difficile.

Lucie « entend l’organisation aixoise » et « trouve ça bien qu’on discute des limites de certains slogans, certaines positions. Toutes les occasions sont bonnes ».

Elle admet toutefois qu’elle ne « connaît pas l’historique de la mobilisation ici ».

Mais Lucie en est certaine, « parler d’un cessez-le-feu en évacuant la question de la colonisation, c’est passer à côté de quelque chose ».

Au milieu des slogans extrêmes braillés très forts au mégaphone, elle est, ce soir-là, inaudible.

Source  : Jeremy Noé La Marseillaise, le 8/01/2024

Vu les circonstances, la manifestation n’a pas fait long feu. PHOTO J.N.