Le cessez-le-feu israélo-palestinien à Gaza tient, mais la faim et les tensions montent
Une action rapide est nécessaire pour empêcher les flambées de violence entre Israéliens et Palestiniens et éviter une crise alimentaire imminente, a déclaré mercredi l’envoyé de l’ONU au Moyen-Orient au Conseil de sécurité.
© UNRWA/Samar Abu Elouf
Un garçon fait du vélo à côté de bâtiments détruits après des attaques israéliennes dans la bande de Gaza, en Palestine, en mars 2022.
« Il n’y a pas de temps à perdre », a dit Tor Wennesland, le Coordinateur spécial des Nations Unies pour le processus de paix au Moyen-Orient, jugeant nécessaire de restaurer « un horizon politique vers une solution viable à deux États, basée sur les résolutions de l’ONU, le droit international et les accords antérieurs ».
Alors que le cessez-le-feu qui a mis fin à cinq jours de combats entre Israël et Gaza tient, les efforts d’atténuation du conflit doivent également s’accompagner de mesures prises par les deux parties - soutenues par la communauté internationale - pour rétablir une trajectoire hors du cycle de la violence, a-t-il déclaré.
Dans cet esprit, il a appelé toutes les parties à cesser les actions unilatérales et incendiaires qui compromettent les perspectives de paix et à relever les défis financiers et institutionnels aigus auxquels l’Autorité palestinienne est confrontée.
Crise alimentaire imminente
Le Coordonnateur spécial a également mis en garde contre une crise alimentaire imminente. « Je suis particulièrement alarmé par la crise de financement à laquelle sont confrontées les agences des Nations Unies qui soutiennent les services de base et l’aide sociale, y compris l’aide alimentaire d’urgence, aux Palestiniens », a-t-il affirmé, encourageant les États membres à rechercher immédiatement des moyens d’augmenter leur soutien.
À moins qu’une nouvelle aide n’arrive, le Programme alimentaire mondial (PAM) suspendra l’aide en espèces à quelque 200.000 Palestiniens la semaine prochaine, et l’agence de secours des Nations Unies, l’UNRWA, n’aura pas les ressources nécessaires pour fournir des services de base en septembre.
Sans nouveau financement, a dit M. Wennesland, « nous serons confrontés à de graves problèmes humanitaires et, potentiellement, de sécurité ».
Ces dernières semaines, l’ONU, en collaboration avec des partenaires régionaux et internationaux, s’est à nouveau mobilisée pour mettre fin aux hostilités entre les factions armées à Gaza et les forces israéliennes, a-t-il déclaré, qualifiant ces efforts de « cruciaux pour sauver des vies palestiniennes et israéliennes ».
« Néanmoins, nous devons également garder au premier plan les questions fondamentales pour créer les conditions d’une paix durable », a-t-il dit. « La priorité immédiate est de soutenir les mesures visant à renforcer l’Autorité palestinienne et à préserver la fourniture de services essentiels au peuple palestinien ».
Ces mesures doivent être mises en œuvre de manière à encourager les parties à discuter et à exiger des mesures des dirigeants israéliens et palestiniens, parallèlement à un soutien et à une attention accrue de la communauté internationale, a-t-il déclaré.