Les assassinats ciblés « Made in Israël »

Maha Salem , (avec Agences) , Mercredi, 18 mai 2022
De Mohamed Al-Dorra à Shireen Abu Akleh en passant par les figures connues, Israël, depuis sa création, poursuit sans relâche une politique d’assassinats ciblés de Palestiniens.
Selon le journaliste israélien Ronen Bergam, Israël aurait mené pas moins de 2 000 liquidations en 70 ans d’existence.
Durant les premiers jours de la seconde Intifada, à l’automne 2000, la mort en direct d’un enfant palestinien de 12 ans à Gaza fait le tour du monde. La scène est brutale. Un cameraman de France 2 filme, au péril de sa propre vie, la mort d’un jeune garçon, en pleine rue, lors d’une fusillade à Gaza. En quelques heures, la vidéo fait le tour du monde. Très vite, Mohamed Al-Dorra devient l’icône d’une lutte idéologique.
22 ans plus tard, Shireen Abu Akleh, l’une des journalistes les plus connues de la chaîne Al-Jazeera, est tuée par balle, de « façon délibérée », disent les Palestiniens, alors qu’elle couvrait une opération de l’armée israélienne dans le camp de Jénine à la Cisjordanie occupée. Entre ces deux icônes, des centaines de Palestiniens sont tombés sous les balles israéliennes, la plupart du temps sans que les responsables ne soient jugés. « Israël est l’enfant gâté de Washington. Et la communauté internationale ferme les yeux sur ses crimes », explique Dr Mona Soliman, professeure de sciences politiques à l’Université du Caire.
Mais parallèlement aux morts quotidiennes de civils, il y a les assassinats ciblés, une pratique fréquente dans le cadre de conflits asymétriques entre les forces de sécurité d’un pays et des factions armées. « Israël est champion en la matière. Il dispose de services spéciaux très structurés et expérimentés : le Mossad pour les actions extérieures, le Shabak pour l’intérieur et les Territoires occupés. Ce dernier identifie la personne, enquête sur ses habitudes, repère sa position et propose son élimination à l’échelon politique et militaire adéquat », explique l’analyste.