Les matins blêmes d’un village arabe israélien

mardi 3 mai 2022

À l’issue d’un mariage sans entrain, des convives se retrouvent coincés dans un village soudainement placé sous blocus par l’armée israélienne. Le nouveau film d’Eran Kolirin, Et il y eut un matin est une métaphore sur le sort des Palestiniens sous occupation, mais sa force, la chronique des lâchetés humaines, est aussi sa faiblesse.

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Sami et Mira, un couple de Palestiniens israéliens, reviennent avec leur fils Adam dans le village natal de Sami, quelque part dans le nord d’Israël, pour le mariage du frère de Sami. Beau quadra élégant, Sami travaille à Jérusalem pour une compagnie israélienne dont il est le directeur du développement. C’est le premier Arabe à intégrer le comité de direction de son entreprise, et il en est très fier. Ce mariage est une sorte de parenthèses dans sa vie pleine de faux-semblants, entre son père qui s’acharne à bâtir une vaste maison pour toute sa famille où Sami n’a nulle intention de vivre, son épouse qu’il néglige, sa maîtresse juive qu’il a laissée à Jérusalem, ses amis de jeunesse restés au village dont le sort l’indiffère.

Dans Et il y eut un matin, le nouveau film du réalisateur israélien Eran Kolirin, notamment remarqué en 2007 pour La visite de la fanfare, le malaise s’installe d’emblée. Quelque chose cloche dans cette fête, dans cette famille, dans ce village. Première tache, les « Dafaouis » (Palestiniens non israéliens) – c’est ainsi qu’on qualifie les sans-papiers des territoires occupés et de Gaza qui travaillent en Israël — chargés de construire la maison familiale ne sont pas conviés à la noce. Le père se cache, le fils chipe des friandises en cuisine. Deuxième tache, la vingtaine de colombes censées s’envoler pour célébrer l’union refusent obstinément de quitter leur cage.

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Voir aussi : https://www.bdsfrance.org/douze-acteurs-palestiniens-rappellent-lapartheid-israelien-a-la-direction-du-festival-de-cannes/