Sport et politique : la FIFA atteint des sommets dans l’hypocrisie
La guerre d’Israël contre les sports palestiniens est aussi ancienne que l’État israélien lui-même.
Pour les Palestiniens, le sport est un aspect essentiel de leur culture populaire, et puisque la culture palestinienne elle-même est la cible des attaques israéliennes continues contre la vie palestinienne dans toutes ses manifestations, les sports et les athlètes ont également été délibérément pris pour cible.
Le Beitar Jérusalem est bien connu pour ses comportements racistes et anti-musulmans, et pour la violence de ses supporters - Photo : archives
Pourtant, la principale instance dirigeante du football mondial, la FIFA, ainsi que d’autres organisations sportives internationales, n’ont rien fait pour obliger Israël à rendre compte de ses crimes contre le sport palestinien.
Maintenant que la FIFA, ainsi que l’UEFA, le Comité international olympique (CIO) et d’autres organismes se sont rapidement joints aux mesures anti-russes occidentales à la suite de l’invasion de l’Ukraine le 24 février, les Palestiniens et leurs partisans sont pour le moins perplexes.
Des années de revendications acharnées pour sanctionner Israël lors de compétitions sportives internationales n’ont rapporté que peu ou rien en retour. Et cela malgré les nombreux faits documentés concernant le ciblage intentionnel par Israël des stades palestiniens, les restrictions de voyage imposées aux athlètes, l’annulation d’événements sportifs, l’arrestation et même l’assassinat de footballeurs palestiniens.
De nombreux Palestiniens, Arabes et militants internationaux ont déjà mis en lumière le problème de l’hypocrisie occidentale dans le cas de l’occupation militaire israélienne de la Palestine par l’apartheid israélien.
Presque immédiatement, une vague sans précédent de boycotts et de sanctions de tout ce qui est russe, y compris la musique, l’art, le théâtre, la littérature et, bien sûr, le sport, s’est déchaînée. Ce qui a pris des décennies au mouvement anti-apartheid en Afrique du Sud a été conduit contre la Russie en quelques heures et jours.
Les Palestiniens ont raison d’être décontenancés, puisqu’ils ont été informés à maintes reprises par la FIFA que “le sport et la politique ne font pas bon ménage”. Émerveillez-vous devant un tel niveau d’hypocrisie pour vraiment apprécier la frustration palestinienne :
“Le Conseil de la FIFA reconnaît que la situation actuelle (en Palestine et en Israël) est, pour des raisons qui n’ont rien à voir avec le football, caractérisée par une complexité et une sensibilité exceptionnelles et par certaines circonstances de facto qui ne peuvent être ni ignorées ni modifiées unilatéralement par des organisations non-gouvernementales telles que la FIFA.”
C’était un extrait de la position officielle de la FIFA communiquée en octobre 2017, en réponse à une plainte palestinienne selon laquelle « les six clubs de football israéliens basés dans des colonies illégales dans les territoires palestiniens occupés devraient soit déménager en Israël, soit être bannis des compétitions enregistrées par la FIFA.”
Deux ans plus tard, Israël a impitoyablement annulé la Coupe de Palestine de la FIFA qui devait réunir la meilleure équipe de football de Gaza, le Khadamat Rafah Club, et le FC Balata de Cisjordanie dans une finale pleine de suspens.
Les Palestiniens considèrent le football comme un rare répit face aux difficultés de la vie sous le siège et l’occupation. L’événement très attendu aurait été un moment précieux d’unité entre les Palestiniens et aurait été suivi par un grand nombre de personnes, quelle que soit leur affiliation politique ou leur localisation. Mais, et “sans raison apparente”, comme le rapporte The Nation, Israël a décidé de refuser aux Palestiniens ce bref moment de plaisir.
Et la FIFA n’a rien fait… malgré le fait que l’événement lui-même portait le nom de “FIFA”. Dans le même temps, des équipes de football israéliennes carrément racistes, comme le Beitar Jerusalem Football Club, sont autorisées à jouer sans aucune entrave, à voyager sans restriction et à lancer leurs acclamations racistes préférées, “Mort aux Arabes”, comme si le racisme dans le sport était tout à fait routinier et normal.