Spécial Palestine

mercredi 3 janvier 2024

Ce numéro spécial est rédigé par les animateurs et animatrices de la commission Palestine/Israël d’ENSEMBLE !

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La lettre d’ENSEMBLE !
Mouvement pour une alternative de gauche, écologiste et solidaire - n°86 - 12 décembre 2023

Le veto de la honte

Une résolution du Conseil de Sécurité de l’ONU appelant à un cessez-le-feu humanitaire immédiat à Gaza est refusée à cause d’un seul vote : celui des USA qui ont brandi leur veto.

Cette proposition a été présentée par les Emirats Arabes Unis et soutenue par plus de 100 pays.

L’ONU en sort décrédibilisée ;

se pose la question de son fonctionnement, particulièrement anti-démocratique et déconnecté du monde actuel, et est confirmé le "deux poids/deux mesures" utilisé par l’Occident, vis-à-vis du Sud Global.

Ce soutien inconditionnel au gouvernement israélien lui donne le feu vert pour continuer ses massacres génocidaires et va entraîner la perte de milliers, voire de dizaines de milliers de vies innocentes.

Et en même temps qu’il mettait son veto, le gouvernement américain, isolé, se rendant complice de la catastrophe sans précédent à Gaza, a approuvé en urgence, en contournant le Congrès, la vente de 45 000 munitions pour les tanks Merkava utilisés par l’armée israélienne dans sa guerre totale contre la population de Gaza qui vit une horreur sans nom.

L’apocalyse va continuer...Jusquà quand ?

Cessez-le-feu immédiat, total et permanent, à Gaza et en Cisjordanie !

Du droit d’Israël de se défendre au génocide du peuple palestinien

Que n’a-t-on pas entendu la phrase "Israël a le droit de se défendre" pendant les
différentes guerres qu’il mène contre le peuple palestinien et notamment celles contre Gaza en 2008-2009, 2012, 2014, 2021 et la cinquième en cours, phrase répétée encore et encore par les dirigeants des pays occidentaux et leurs médias, commentateurs, présentateurs aux ordres de la propagande israélienne.

Or même si Israël se présente toujours comme victime, ce droit de légitime défense n’est requis que s’il est attaqué par un état tiers, mais pas vis-à-vis du peuple palestinien dont il occupe le territoire. Et en application de la convention de la Haye, Israël étant une puissance occupante, il doit le protéger, la CPI a été claire sur ce point en 2004.

Par ailleurs, depuis le 7 octobre, Israël prétend se défendre contre le Hamas. Avec plus de 17 700 morts civils (plus du double qu’à Srebrenica en 1995) dont 7 500 enfants et 4 200 femmes, avec plus de 48 000 blessé.es, avec le siège total de Gaza, sans eau, ni électricité, ni nourriture, ni carburant, ni médicaments, avec le déplacement de plus de 1,8 million de personnes vers nulle part, aucun endroit n’étant en sécurité, avec l’assassinat de journalistes, de personnels soignants, de poètes et d’écrivains, avec la destruction de plus de la moitié des habitations et de multiples infrastructures vitales à cette population, notamment les hôpitaux et les écoles, il est clair que c’est contre toute la population de Gaza qu’il mène sa guerre.

Et que dire de l’utilisation par l’armée israélienne de bombes intégrant un système
d’intelligence artificielle pour cibler à distance, ce que même d’anciens officiers israéliens du renseignement appellent « une usine d’assassinat de masse  ». Cette guerre s’avère être la campagne militaire la plus meurtrière contre le peuple palestinien depuis un siècle.

Et on peut parler de génocide, puisque dans le Statut de Rome de la Cour pénale
internationale (article 6), ce crime est défini par l’un quelconque des cinq actes répertoriés, dont trois sont indiqués ci-dessous, commis dans l’intention de détruire, en tout ou en partie, un groupe national, ethnique, racial ou religieux, comme :

· meurtres de membres du groupe ;
· atteintes graves à l’intégrité physique ou mentale de membres du groupe ;
· soumission intentionnelle du groupe à des conditions d’existence devant entraîner
sa destruction physique totale ou partielle

Ainsi chantait le grand Léo FERRE en évoquant « les anarchistes ».

Dans la France de 2023 qui blanchit les extrêmes droites de leur antisémitisme congénital, les Juives et Juifs antisionistes sont de la même espèce, au moins aussi rares et invisibles que les anars du poète.

Ignorés et blackboulés des grands médias, calomniés par la presse sioniste, accusés de porter « la haine de soi  » par le CRIF et ses satellites, regardés au mieux avec condescendance par « la gauche » bien pensante quand ils ne sont pas les « idiots utiles » ou « la caution juive » de causes prétendument universalistes, les Juifs antisionistes affirment pourtant haut et fort la cohérence de leurs combats contre tous les racismes ici, - plus jamais ça, pour tous ! - et pour la paix
dans la justice, là-bas, pour le peuple palestinien.«  I  » de causes prétendument universalistes, les Juifs antisionistes affirment pourtant haut et fort la cohérence de leurs combats contre tous les racismes ici, - plus jamais ça, pour tous ! - et pour la paix dans la justice, là-bas, pour le peuple palestinien.

Qui sont-ils ? Jeunes et aînés, hommes et femmes, séfarades et ashkénazes, laïcs, très peu croyants, culturellement juifs, français pour la plupart, nés Juifs ou l’étant (re)devenus au gré des histoires familiales et personnelles, beaucoup ont été sionistes, évidemment sionistes « de gauche  », si tant est que cet oxymore puisse avoir quelque sens.

Car politiquement (c’est leur « péché originel » !) toutes et tous ont été ou sont encore biberonnés au sein de la « gauche radicale », sans que l’on puisse savoir si leur antisionisme a précédé leurs engagements politiques ou l’inverse ; en tous cas, « pas en notre nom », en parlant des crimes de l’État d’Israël, est un de leurs mantras.

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