La terrible situation des médecins des Hôpitaux de Gaza
Les hôpitaux de Gaza sont loin de s’être relevés de la dernière attaque féroce de l’aviation israélienne en mai dernier. Plusieurs médecins témoignent pour dire non seulement le choc qu’ils ont subi il y a quelques mois et la difficulté à s’en remettre, alors qu’ils sont toujours sous blocus, manquent de tout, et vivent en permanence dans la peur d’une nouvelle attaque.
Abeer Ghirbawi, chirurgienne à l’hôpital al-Shifa de la ville de Gaza, était enceinte de son premier enfant lors de l’attaque israélienne de mai.
Elle n’avait jamais travaillé dans une telle tension auparavant. Lorsqu’Israël a commencé à bombarder Gaza en mai, un médecin plus âgé l’a réunie avec d’autres collègues à l’hôpital al-Shifa. Il a essayé de donner à chacun un soutien émotionnel et de les préparer aux horreurs sur le point de se dérouler. C’était la première fois qu’Abeer, chirurgienne de 28 ans, était en service médical lors d’une offensive majeure contre Gaza.
« Assez rapidement, l’hôpital était plein de cadavres et de blessés nécessitant des soins immédiats », témoigne-t-elle. « Oui, c’était plus dur que je ne l’avais imaginé. Mais je devais me concentrer sur le fait de sauver autant de vies que possible, peu importe à quel point la scène était horrible. Je savais déjà que travailler dans de telles situations faisait partie de mon travail. J’ai même été surprise par ma propre endurance. J’étais enceinte de mon premier enfant. « Pour être honnête, j’ai presque oublié que j’étais enceinte », a déclaré Ghirbawi, qui a par la suite accouché. « J’ai eu la chance d’avoir mon mari à mes côtés. Il est également médecin dans le même département. Être ensemble à l’hôpital était réconfortant. Mais nos deux familles étaient inquiètes pour nous. Elle et son mari n’ont pu rentrer chez eux que deux fois au cours des 11 jours de l’attaque. La zone autour de l’hôpital al-Shifa a été témoin de terribles agressions.